Pierre-Marc Bouchard a retrouvé le plaisir de jouer en Suisse

En signant son contrat avec les Islanders de New York lors de la saison 2013-2014, Pierre-Marc Bouchard ne savait pas qu’il vivrait les moments les plus difficiles de sa carrière. Une année de misère marquée par un séjour pénible dans la Ligue américaine, dont il se serait bien passé.

Voyant qu’aucune équipe n’était prête à lui consentir un contrat garanti dans la LNH, l’attaquant a alors décidé d’ouvrir ses horizons pour la saison suivante. C’est alors que la formation du EV Zug de la Ligue nationale A de Suisse s’est manifestée en faisant à Bouchard une proposition qu’il ne pouvait pas refuser.

L’ancien du Wild du Minnesota s’est rapidement affirmé en terminant au premier rang des pointeurs de son équipe pour la campagne 2014-15. Cette année, Bouchard pourrait réaliser un exploit peu banal: finir au sommet des marqueurs de son circuit.

À l’heure actuelle, il a inscrit 50 points (10 buts et 40 aides) en 35 rencontres et il détient une avance de cinq points avec une quinzaine de matchs à disputer.

Comment explique-t-il ses succès? La réponse est simple, mais pleine de sens.

«J’ai retrouvé le plaisir de jouer ici, a indiqué le Québécois lors d’une entrevue avec Le Journal de Montréal. Bien sûr, le style de hockey est différent en Suisse, c’est moins rapide que dans la LNH.

«Je dirais que j’ai une ou deux secon­des de plus et ça me permet de faire des jeux. C’est une ligue où la possession de la rondelle est importante et j’y suis très à l’aise.

«Pour ce qui est du championnat des marqueurs, je n’y pense pas vraiment, car ce n’est pas un objectif personnel. Si ça arrive, je serais content, mais mon intention est avant tout d’aider mon équipe à gagner des matchs.»

Il faut remonter à la saison 2001-2002 pour voir Bouchard remporter un championnat des marqueurs. À l’époque, il avait amassé 140 points avec Chicoutimi dans la LHJMQ alors qu’il formait un duo de premier plan avec un certain Pierre-Alexandre Parenteau.

La pression de produire

En Suisse, les formations ont le droit d’aligner un nombre limité de patineurs de l’extérieur du pays. Ceux-ci n’ont pas le choix: ils doivent produire assez rapidement.

«C’est sûr que tu as une pression supplémentaire, mais elle est moins forte que dans la LNH, a souligné Bouchard. J’ai décidé d’adopter une approche où j’aurais du plaisir à jouer et ça me va très bien.»

De plus, il est tombé sur des compagnons de trio qui le complètent à merveille en Jarkko Immonen et Dominic Lammer.

«Ça a cliqué assez rapidement avec eux, a précisé Bouchard. Leurs styles respectifs se marient bien au mien.»

La porte est encore ouverte

Même si ses statistiques sont fort intéressantes, Bouchard ne se berce pas d’illusions quant à la possibilité d’un retour dans la LNH dans les prochaines années.

«Les chances que je termine ma carrière en Europe sont très fortes, mais je ne veux pas me fermer des portes si l’occasion se présentait», a expliqué l’ancien numéro 96 du Wild.

S’il ne reçoit pas d’appel, il dormira quand même sur ses deux oreilles. Après tout, il a trouvé le bonheur avec sa famille en Suisse en retrouvant le sourire sur la patinoire. Il peut difficilement demander mieux...