Les Nordiques dans la mire
L’ancien entraîneur des Fleurdelysés, Marc Crawford, se voit de retour à Québec
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ZURICH, Suisse | L’histoire a fait de Marc Crawford le dernier entraîneur-chef des Nordiques dans la Ligue nationale. Près de 21 ans plus tard, il se propose comme étant le candidat idéal pour venir relancer une nouvelle équipe à Québec.
Après être «passé près» à Montréal, Washington et en Floride au cours des quatre dernières années, Crawford est clairement en mode magasinage afin de réapparaître derrière le banc d’une équipe dans la LNH. Il ne s’en cache pas. Convaincu que Québec y retournera seulement par le processus d’expansion, s’installer au Centre Vidéotron deviendrait naturel, selon lui, autant en raison de son passé avec la ville que pour les compétences qu’il dit posséder pour lancer une franchise.
«Ça demandera plusieurs qualités. Il faudra avoir une large vision, faire une bonne sélection de joueurs, être patient et se faire une carapace parce que ce ne sera pas facile. Je pense que je pourrais faire ce travail», prétend Crawford, rencontré à Zurich, où il passe sa quatrième saison avec les Lions dans la Ligue nationale de Suisse.
Attentes plus grandes
Tout au long de l’entretien, l’homme de 54 ans n’avoue pas de préférence pour Québec ou une autre ville dans son objectif de diriger à nouveau une équipe. Mais il a déjà fait des réflexions sur la renaissance des Nordiques en particulier, notamment sur le niveau de patience limite qu’auraient les amateurs s’il s’agissait d’une équipe de l’expansion.
«La population est assez intelligente pour savoir que, dans le cas d’une expansion, tu veux d’abord avoir une équipe compétitive et qui donne un spectacle. Les attentes pour que l’équipe donne un bon spectacle sont encore plus grandes à Québec que dans un marché comme Los Angeles», croit-il.
«Je suis un meilleur entraîneur»
Le Marc Crawford qui dirige une équipe en Suisse et qui a remporté le championnat de la ligue en 2014 est devenu une version améliorée de celui qui a quitté la LNH en 2011 après deux saisons à Dallas, selon lui. Les courtes distances pour les matchs à l’extérieur et, en conséquence, plus de temps à la maison lui ont permis de raffiner plusieurs aspects de son travail que la machine plus complexe de la Ligue nationale oblige à négliger: vidéo, analyses de matchs, enseignement individuel, etc.
«Mon énergie n’a jamais été si bonne qu’elle l’est maintenant et je pense que mon message est plus complet. Je suis un meilleur entraîneur et un meilleur enseignant. J’ai amélioré considérablement mes capacités en général», estime Crawford, pour qui cette maturité le qualifie d’office pour une équipe d’expansion.
«La plupart des entraîneurs choisis par une équipe d’expansion ont toujours été des hommes d’expérience, dit-il. Tu dois connaître la ligue, tu dois pouvoir te forger une opinion et tu dois avoir davantage de patience qu’un entraîneur recrue. Je corresponds très bien à ce modèle.»
Toutes les portes ouvertes
Avec les «étroites relations» qu’il dit entretenir dans la Ligue nationale, «peut-être va-t-on en apprendre plus à la prochaine réunion des gouverneurs durant le match des étoiles», soulève-t-il comme scénario possible du sort qui attend Québec.
À des offres équivalentes provenant d’une éventuelle équipe à Québec et d’une autre existante ou même d’une nouvelle à Las Vegas, où pencherait son cœur?
«Si je recevais plus d’une offre, je serais le plus surpris. Si une occasion se présente pour moi, c’est parce que quelqu’un jugera que je suis la meilleure personne désignée», répond-il.
Ça s’appelle garder toutes les portes ouvertes...
« Je parle mieux le français »
ZURICH | «Je parle mieux le français que quand j’étais à Québec. Je l’ai beaucoup amélioré.»
Marc Crawford a prononcé textuellement ces deux phrases en français lorsqu’on lui a demandé s’il était conscient que l’entraîneur-chef des éventuels Nordiques devrait pouvoir travailler aisément dans les deux langues.
Né d’une mère originaire du Saguenay et marié à une francophone de Cornwall, Crawford a spontanément utilisé le français à deux ou trois occasions durant notre entretien. Son arrivée en Suisse en 2012 lui a permis de le pratiquer davantage, entre autres au contact des médias francophones qui couvrent les activités des équipes de Genève, Lausanne, Fribourg et Bienne.
Des cours
Il aime aussi rappeler qu’il avait pris des leçons de français au printemps 2012, dans l’espoir d’augmenter ses chances durant le processus d’embauche de l’entraîneur-chef du Canadien.
«Avant de passer des entrevues avec le Canadien, j’ai suivi des cours durant cinq semaines avec un professeur pendant que j’agissais comme commentateur pour TSN. Durant les séries, j’avais du temps, alors j’en profitais pour suivre des leçons tous les matins», explique-t-il.
Marc Crawford
Dossier en carrière dans la LNH
549 victoires, 421 défaites, 103 matchs nuls et 78 défaites en prolongation
Dossier avec les Nordiques
30 victoires, 13 défaites et 5 matchs nuls
Honneurs en carrière
Trophée Jack-Adams (1994-1995) et coupe Stanley en 1996
Après qu’il eut mentionné qu’il serait le candidat tout désigné pour diriger les nouveaux Nordiques, il ne fait plus aucun doute que Marc Crawford désire revenir dans la LNH. L’Ontarien a mené les Lions de Zurich au championnat de la Ligue nationale A en 2013-2014, et le travail qu’il accomplit avec Auston Matthews cette saison pourrait donner espoir aux partisans des futurs Nordiques, qui devraient composer avec plus de jeunes en cas d’expansion. Crawford devra toutefois rafraîchir son français s’il désire diriger à Québec.
Patrick Roy
Dossier en carrière
112 victoires, 73 défaites, 23 défaites en prolongation
Honneurs en carrière
Trophée Jack-Adams en 2013-2014
Roy est encore en poste au Colorado et rien n’indique qu’il ne le serait plus au moment du retour d’une équipe professionnelle à Québec. Toutefois, s’il devait se retrouver sans emploi, Patrick Roy serait un candidat logique pour lancer l’aventure des Nordiques. Après tout, il est chez lui à Québec, et les amateurs de hockey de la Vieille Capitale lui vouent un respect sans borne.
Bob Hartley
Dossier en carrière
448 victoires, 341 défaites, 61 matchs nuls et 54 défaites en prolongation
Honneurs en carrière
Trophée Jack-Adams en 2014-2015 et coupe Stanley en 2001
Comme Patrick Roy, Bob Hartley a un contrat avec une équipe de la LNH, les Flames de Calgary. Ce sympathique Franco-Ontarien serait toutefois un candidat de choix pour les Nordiques s’il devait se retrouver sans emploi. À Calgary, on le décrit comme un entraîneur à l’écoute de ses joueurs, qui laisse les jeunes vedettes de l’équipe jouer.
Guy Boucher
Dossier en carrière
97 victoires, 79 défaites, 20 défaites en prolongation
Honneurs en carrière
Aucun
Depuis son départ de Tampa Bay en 2013, Boucher n’a toujours pas été en mesure de trouver du travail dans le circuit Bettman. Selon l’histoire, il est passé à deux doigts de diriger les Maple Leafs de Toronto, mais un appel de dernière minute de Mike Babcock a changé la donne. Il a connu un certain succès avec le Lightning et il parle français. Il a le profil que rechercheront les futurs dirigeants des Nordiques.
Claude Julien
Dossier en carrière
491 victoires, 294 défaites, 10 matchs nuls, 107 défaites en prolongation
Honneurs en carrière
Trophée Jack-Adams en 2008-2009 et coupe Stanley en 2011
Julien en est à sa neuvième saison chez les Bruins de Boston et rien ne laisse présager qu’il quittera cette ville du Massachusetts. Toutefois, le métier d’entraîneur est imprévisible et ingrat, et une période creuse chez les Bruins pourrait, un jour ou l’autre, lui coûter son emploi. Dans une telle éventualité, son expérience serait un atout majeur pour le début d’une concession à Québec, s’il était prêt à relever ce genre de défi.
