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Un cri du cœur devient viral contre la violence conjugale

Marylin Huet
Photo Agence QMI, Steve Poulin Pour encourager les femmes à dénoncer la violence conjugale, Marylin Huet, de Saint-Georges de Beauce, a décidé de raconter avec courage sa propre histoire. Dans une vidéo, elle fait défiler de courtes phrases écrites sur des affiches.

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Une jeune mère qui a eu le courage de raconter dans une vidéo «l’enfer de la violence conjugale» pour inciter les autres femmes à dénoncer leur agresseur est secouée par l’appui qu’elle a reçu.

«Je me suis dit: “Je ne vais pas mourir ce soir” et j’ai réussi à m’enfuir. J’ai quitté ce cercle de violence, se rappelle Marylin Huet, de Saint-Georges de Beauce. Je veux passer un message: qu’il est possible de s’en sortir et qu’il y a de l’aide.»

Dans sa vidéo, la jeune femme de 26 ans explique en utilisant des affiches qu’elle fait défiler, les sévices qu’elle dit avoir subis par celui qu’elle poursuit pour voies de fait. C’est aussi pour elle une façon de mettre des mots sur «cet enfer» et d’encourager les gens à dénoncer.

C'est beaucoup trop présent... Allez chercher de l'aide, Dénoncez, Partagez! SOS Violence conjugale 1 800 363-9010

Posté par Marylin Huet sur mercredi 20 janvier 2016

En seulement quatre jours, son témoignage a été vu plus de 800 000 fois sur Facebook. Elle a d’ailleurs reçu des centaines de messages.

«En lisant les témoignages, j’ai éclaté en sanglots. Des femmes vivent la même détresse que j’ai dû traverser. Grâce à la vidéo, elles posent des questions et s’ouvrent. Des proches d’une victime me confient leur inquiétude. J’essaie de les aider à trouver des ressources», dit Mme Huet.

Violence tous les jours

L’histoire «d’horreur» qu’elle raconte dans sa vidéo a débuté il y a cinq ans.

«Au début de la relation, c’était les fleurs et les belles paroles. Ensuite, c’était la violence tous les jours. J’avais des ecchymoses, des blessures au bras et au cou. J’ai aussi eu le nez cassé, révèle Mme Huet. Il me contrôlait, m’éloignait de mes proches. Je me sentais minable.»

La jeune entrepreneure avoue qu’elle ne comprend pas pourquoi elle est restée aussi longtemps dans cette situation.

«C’est difficile à expliquer. Je suis pourtant déterminée et fonceuse dans la vie. Mais je vivais aussi dans la peur. Ma famille, mes amis et collègues ont essayé de m’aider, mais je n’étais pas prête à partir», précise-t-elle.

«J’ai porté plainte»

Tout a basculé, le 21 mars 2012, soit le «jour où il a voulu me tuer», dit-elle.

«Il a tenté de m’étrangler et de me mettre dans le coffre de sa voiture. Il l’avait déjà fait auparavant, se souvient-elle. J’ai alors poussé de toutes mes forces avec mes pieds pour ne pas entrer dans le coffre. Il a perdu l’équilibre et j’ai pu me réfugier dans ma voiture pour appeler le 9-1-1. J’ai alors porté plainte.»

Depuis ce jour, Mme Huet dit vivre avec des séquelles psychologiques, dont des cauchemars et de l’insomnie. Ce sont sa famille et son conjoint, père de ses deux enfants, qui l’aident à se reconstruire.

«J’ai gardé le silence trop longtemps. Nous méritons tous une vie heureuse», conclut-elle.