L’économie sur demande comme source de revenus d’appoint
Uber, Airbnb et autres systèmes d’échange transforment le monde du travail. Une occasion pour vous, ou une menace pour tous?
Uber, l’application qui nous permet de se passer des taxis et à meilleur prix (mais pas toujours!) fait partie d’un grand phénomène économique qui bouleverse déjà le monde du travail.
Il s’agit de l’économie du partage, ou sur demande: deux personnes, par le biais d’une application mobile ou d’un site web, s’échangent des services et marchandises moyennant compensation.
Outre Uber, il y a AirBnB, où vous pouvez louer une chambre, un sous-sol, voire votre maison (et le chalet) à un visiteur étranger.
Le service TaskRabbit, lui, remplace le plombier, le menuisier, le paysagiste, et, de plus en plus, le fiscaliste et le comptable, par vos voisins. Dans tous les cas, comme avec Uber et Airbnb, à une fraction du prix régulier.
Il y a aussi Maxloc, une application où les consommateurs louent à leurs voisins les outils ou objets de loisirs, plutôt que d’en acheter des neufs.
Comment ça fonctionne?
Si l’aventure vous tente, sachez que c’est un peu comme se lancer en affaires. Prendre le train de l’économie de partage, c’est devenir travailleur autonome ou entrepreneur.
Par exemple, avec Uber, le chauffeur n’est pas couvert par la CSST, il doit lui-même assumer les coûts des assurances, de la dépréciation de la voiture, son entretien, ses réparations.
Le travailleur assume seule les risques de ralentissement économique, de perte de revenu à la suite d’un accident, de l’achat et entretien de ses outils, etc.
Est-ce pour moi?
Est-ce payant? Certains réussissent mieux que d’autres. Par exemple, le Journal faisait état, à l’automne 2014, d’un comédien montréalais qui engrangeait quelque 200 000 $ par année avec la location de son appartement via la plateforme AirBnB. Mais il demeure une exception.
Au début de février, un reporter du Journal a fait l’exercice de devenir chauffeur Uber à temps plein. Après une semaine de dur labeur, son salaire horaire ne s’est élevé qu’à 6,80 $, soit près de 4 $ de moins que le salaire minimum.
Dans la plupart des cas, il ne peut s’agir que de revenus d’appoint. Chez Taskrabbit, qui agit un peu comme une agence de placement, mais à la moitié du coût, seulement 10 % des gens qui y offrent leur service gagnent plus de 60 000$ par année.
Un sondage américain réalisé pour le Aspen Institute et le magazine Time révélait au début de l’année que seulement une personne sur deux travaillant dans ces services ont vu leur situation économique s’améliorer.
De plus, la plupart de ces environnements de travail fonctionnent dans des zones grises légales. Le cas d’Uber est bien connu, mais il y a aussi AirBnB, où une nouvelle règlementation exigera à ceux qui le font d’obtenir un permis auprès du ministère du Tourisme du Québec.
Aussi, faudra voir également avec votre ville, puisque le zonage a de forte chance d’interdire votre nouvelle activité.
Applications d’économie sur demande
- Airbnb : hébergement touristique
- Uber : transport de personnes
- Maxloc : location d’équipements
- TaskRabbit : services professionnels aux particuliers et aux entreprises
- Feastly : cuisinez pour vos voisins