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«Femmes rapaillées» : des voix féminines fortes

Ouanessa Younsi est l'initiatrice du projet de Femmes rapaillées, en collaboration avec la poète Isabelle Duval.
Photo Courtoisie François Mellet Ouanessa Younsi est l'initiatrice du projet de Femmes rapaillées, en collaboration avec la poète Isabelle Duval.

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Quarante-et-une auteures d’origines et de générations diverses unissent leurs voix dans un recueil de poésie intitulé Femmes rapaillées, à l’aube de la Journée internationale des femmes. 24 heures a rencontré trois d’entre elles.

Quarante-six ans après la publication de L’homme rapaillé de Gaston Miron – dédié à sa fille Emmanuelle –, chacune de ces 41 auteures a trouvé sa manière de s’approprier cet héritage : « Avec une amie poète, Isabelle Duval, on a eu cette idée de mettre de l’avant la parole des femmes poètes contemporaines au Québec dans une entreprise de rapailler ces voix, de les rassembler dans la diversité », indique Ouanessa Younsi, psychiatre, poète, et co-initiatrice du projet.

«C’était important pour nous d’être dans une posture de création, de ne pas être dans la suite, le prolongement, mais dans un avec ou contre Miron, ajoute-t-elle. On s’est inspirées du poème liminaire de L’homme rapaillé qui se termine avec : “je ne suis pas revenu pour revenir/je suis arrivé à ce qui commence” et c’est cette idée de commencement qui nous a inspirées.»

De différents âges, cultures et styles littéraires, ces 41 auteures, dont Mona Latif-Ghattas, d’origine égyptienne, la poète innue Joséphine Bacon, la jeune auteure née en Beauce Laurence Lola Veilleux, l’écrivaine plusieurs fois primée Louise Dupré, ou encore la Gaspésienne Joanne Morency, s’appuient sur la tradition avec « cette idée d’une espérance », d’après Ouanessa Younsi.

«Il faut voir le point de vue de toutes les femmes, il n’y a pas la femme avec un grand “F”, la réalité féminine est multiple et il faut exprimer différentes paroles de colère, des paroles d’espoir, de tendresse», indique Louise Dupré, qui signe dans ce recueil un texte intitulé Toutes fenêtres ouvertes.

«Je fais référence dans mon texte notamment au sort réservé aux Amérindiennes, à ces femmes disparues sans qu’on s’y intéresse, je crois qu’on peut dire ça, poursuit-elle. La réalité féminine sur la planète n’est pas encore égalitaire, beaucoup de femmes subissent de la violence.» L’auteure parle du sentiment selon elle «très positif» de la colère, «qui permet de se mobiliser» et de dire : «On veut des fenêtres qu’on peut laisser grandes ouvertes sans avoir peur».

«Je trouvais que c’était vraiment une belle idée de faire une réponse féminine un peu à L’homme rapaillé, indique pour sa part Laurence Lola Veilleux. C’est une belle continuité de dialogue sur ce que va être l’avenir et ce qu’il faut faire pour se rapailler. Je trouve beau de voir à quel point nos réponses s’accordent.»

Le lancement du recueil, publié aux éditions Mémoire d’encrier, est prévu le 8 mars à 18h à la Maison des écrivains. «J’aimerais que les gens en retiennent qu’on a une grande poésie contemporaine au Québec», conclut Ouanessa Younsi.

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