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Elle donne ses invendus aux pauvres

La propriétaire d’un café «avait mal au cœur» devant tous ses produits invendus

À 23 ans, Jade Richer, propriétaire de Bouche B Traiteur, a décidé de donner au suivant.
Photo courtoisie À 23 ans, Jade Richer, propriétaire de Bouche B Traiteur, a décidé de donner au suivant.

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Fatiguée de gaspiller de la nourriture, la propriétaire d’un café confectionne des paniers destinés aux gens dans le besoin.

Jade Richer a ouvert le Bouche B Traiteur à Marieville, en Montérégie, il y a un an et demi.

Dans les premiers mois, il lui arrivait souvent d’amener des invendus chez elle. «Il en restait toujours. Ça me faisait mal au cœur. Je sais qu’il y a tellement de gens qui en ont besoin», dit la propriétaire de 23 ans.

Elle a donc décidé d’offrir les invendus de son entreprise aux gens dans le besoin en publiant une annonce sur les réseaux sociaux. «Marieville, ce n’est pas comme les grandes villes. Il n’y a pas d’itinérants à tous les coins de rue, mais il y a plus de gens dans le besoin qu’on pense», soutient-elle.

Plus d’une centaine de réponses

Le premier jour, elle a reçu une trentaine d’appels, une cinquantaine de messages textes et tout autant de messages privés sur Facebook.

La jeune femme a établi une liste d’une quarantaine de personnes qu’elle appelle à tour de rôle. Ce sont des citoyens provenant de plusieurs municipalités, notamment Marieville, Longueuil et

Richelieu. «S’ils ne peuvent pas se déplacer, et c’est souvent le cas, car beaucoup n’ont pas d’auto, je livre à domicile», avoue-t-elle.

Dans ses paniers, on trouve, entre autres, de la soupe, des baguettes de pain, des sandwichs, des viennoiseries et des salades.

«J’adapte les dons aux besoins de la famille. Par exemple, s’il y a des enfants, je vais mettre plus de soupe», explique-t-elle.

Des bénéficiaires indignés

Son premier client a été Yanick Hébert, 35 ans, qui voulait donner un coup de main à sa belle-mère, invalide en raison d’une blessure physique.

«Elle a 64 ans, mais elle ne peut pas travailler. On essaie de l’aider, mais j’ai trois enfants. L’aide de Jade est la bienvenue, ça nous soulage», admet-il.

La sexagénaire a jusqu’ici reçu trois paniers. Son gendre n’arrive pas à concevoir que tous ces aliments étaient destinés aux conteneurs à déchets.

«Chaque livraison lui permet de manger pendant trois ou quatre jours. Quand je pense que les commerces jettent ça aux poubelles, ça me pue au nez, ça me fait capoter», s’exclame-t-il.

Selon Jade Richer, il n’est pas nécessaire d’être bien nanti pour aider les autres.

«Ce n’est pas parce que je donne que je n’en ai pas besoin parfois. Mais si moi je stresse avec ça, je comprends la détresse de ceux qui ont en plus des enfants ou une famille à nourrir», dit-elle.

 

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