La femme du maire magasine pour la Ville et pour elle
Le premier citoyen de Brossard et son épouse jurent qu’ils ne sont pas en conflit d’intérêts
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La femme du maire de Brossard a négocié l’achat de luxueux meubles italiens payés par les fonds publics pour le bureau de son mari, au moment même où elle tentait de devenir la représentante de ce fournisseur en Amérique du Nord.
Le Journal a découvert plusieurs faits troublants entourant l’achat de 12 000 $ de meubles auprès de la compagnie italienne Bralco pour meubler le bureau du maire de Brossard, Paul Leduc, en 2011.
- Même si elle n’est ni une fonctionnaire ni une élue, la femme de M. Leduc, Louise Plante, a écrit à Bralco que c’est elle qui se chargerait de négocier l’achat des meubles. Elle a précisé que c’est la Ville qui passerait toutefois la commande finale pour «éviter toute apparence de conflit d’intérêts».
- Elle a aussi écrit qu’elle aimerait devenir représentante de la compagnie en Amérique du Nord si «tout se passe bien».
- Questionné à ce sujet par TVA et Le Journal l’an dernier, le maire Leduc avait affirmé que sa femme n’avait eu aucun contact avec Bralco, avant de revenir sur sa parole la semaine dernière.
- Un porte-parole de Bralco, Fabio Danieli, a confirmé au Journal que Mme Plante a écrit à la compagnie pour «s’impliquer» dans ses affaires en 2011.
- Le tout s’est déroulé après que le maire Leduc eut refusé les suggestions de la décoratrice embauchée par la Ville pour meubler son bureau du 3e étage à l’hôtel de ville.
Pas en conflit d’intérêts
Joint en vacances, le maire Leduc a nié vivement avoir été en conflit d’intérêts dans cette affaire.
«Ma femme a été impliquée dans l’achat des meubles. Il n’y a rien de secret là-dedans. En gros, ce qu’elle a fait, c’est du magasinage pour moi», dit-il.
Il a aussi indiqué avoir prévenu son directeur général de l’implication de sa femme dans Bralco en 2011.
Mme Plante s’est aussi défendue d’avoir tenté d’obtenir un emploi auprès de la compagnie en échange d’un contrat avec Brossard. Elle n’a finalement jamais travaillé pour Bralco.
«La représentante de Bralco m’a demandé si ça m’intéressait de représenter la compagnie en Amérique et de lui écrire par courriel. Finalement, ça ne m’a pas intéressé. Ça a fini là», affirme-t-elle.
«Je ne vois pas de conflit d’intérêts là. Que ce soit Paul qui ait contacté la compagnie ou moi, ça ne fait pas de différence. Et je trouve ça normal qu’un élu demande conseil à sa conjointe pour meubler son bureau.»
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