23 milliards $ sur 25 ans pour l’éolien déjà en place
Les consommateurs d’électricité en subiront les effets
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Les quatre millions de clients d’Hydro-Québec devront absorber une facture de 23 milliards $ d’ici 2042 pour les parcs éoliens qui existent déjà, selon ce qu’a appris le Bureau d’enquête.
Ces chiffres ont été révélés pour la première fois par Hydro-Québec, au lendemain de l’annonce de la nouvelle politique énergétique du gouvernement, qui devrait soulager les consommateurs du fardeau tarifaire des nouveaux parcs éoliens.
Cependant, le coût de 39 contrats éoliens déjà effectifs et qui a été progressivement indexé depuis 2006 laissera sa trace sur la facture d’hydroélectricité des Québécois pour encore plus de 25 ans.
«Aberration»
«Il était grand temps qu’on arrête de signer de nouveaux contrats aussi désavantageux», soutient toutefois Youri Chassin, économiste en chef de l’Institut économique de Montréal.
«Ce fut une aberration de subventionner avec les tarifs d’électricité l’énergie éolienne, une énergie dont on n’avait pas besoin puisqu’on était en situation de surplus au Québec», estime-t-il.
Les augmentations des tarifs d’électricité subies depuis 2013 sont à près de 95 % attribuables aux contrats signés avec les producteurs privés d’énergie éolienne et, dans une moindre mesure, avec les usines de cogénération de l’industrie papetière.
Par exemple, en 2013 et en 2016, la hausse des tarifs d’électricité aurait été de 3,4 % et de 1,5 % si on avait considéré les coûts supplémentaires générés par l’énergie éolienne.
Heureusement pour les consommateurs, les augmentations de tarifs ont été ramenées à 2,4 % et 0,7 % parce que la société d’État a réduit ses coûts de fonctionnement.
«Le consommateur n’aurait presque pas vu de différence sur sa facture», soutient pour sa part le porte-parole d’Hydro-Québec, Marc-Antoine Pouliot.
L’industrie éolienne a de son côté été secouée de la décision de Québec.
«L’énergie éolienne nous a permis, nous permet et nous permettra d’être dans une position avantageuse pour faire face à la demande hivernale, pour faire du développement économique et pour exporter chez nos voisins qui sont en demande», dit Jean-François Samray, PDG de l’Association québécoise de la production d’énergie renouvelable.