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Le nouveau président ouvert aux régions et aux caisses

Guy Cormier ne s’engage pas cependant à garder ouverts des points de service

«Ce que je souhaite, c’est de donner aux caisses et aux régions des moyens additionnels pour se développer en fonction des réalités qui sont propres à leurs milieux», a déclaré M. Cormier qui, à 46 ans, est le plus jeune président de l’histoire de la coopérative.
Photo Agence QMI, Toma Iczkovits «Ce que je souhaite, c’est de donner aux caisses et aux régions des moyens additionnels pour se développer en fonction des réalités qui sont propres à leurs milieux», a déclaré M. Cormier qui, à 46 ans, est le plus jeune président de l’histoire de la coopérative.

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Le nouveau président du Mouvement Desjardins a promis de soutenir les régions et les caisses locales, hier à Montréal, sans toutefois s’engager à ne pas fermer davantage de points de service.

«Ce que je souhaite, c’est de donner aux caisses et aux régions des moyens additionnels pour se développer en fonction des réalités qui sont propres à leur milieu», a déclaré Guy Cormier qui, à 46 ans, est le plus jeune président de l’histoire de Desjardins.

Il a officiellement pris les commandes de la coopérative sous les applaudissements bien sentis de 1800 délégués réunis au Palais des congrès.

Interrogé par la suite en point de presse, Guy Cormier a cependant évité de parler de fermeture, préférant les mots «évolution» et «transformation», pour décrire la perte de 200 caisses et points de service ces dernières années.

«Desjardins va continuer d’évoluer en fonction de l’utilisation qu’en font les membres», a soutenu M. Cormier. Il a répété que Desjardins est l’institution ayant le plus de points de service au Québec et que le tiers se trouve dans des villages de moins de 5000 habitants.

Il a aussi répondu aux critiques qui, comme l’ancien président Claude Béland qui disait l’an dernier au Journal que Desjardins avait «perdu son âme», accusent le Mouvement d’être devenu comme une banque en misant davantage sur les rendements que sur les clients.

Selon M. Cormier, les banques doivent offrir un rendement aux actionnaires en servant des clients, alors que Desjardins a plutôt pour objectif de servir ses membres en faisant de l’argent.

Délégués comblés

Il est resté avare de commentaires sur l’avenir des ristournes. La décision de les abolir ou de les bonifier ne sera pas prise par lui, a-t-il dit, mais par les délégués.

Sans critiquer la présidente sortante, les délégués des régions ont chaudement accueilli les propos du nouveau président, les qualifiant de «vent de changement».

«Nous laisser plus de marge de manœuvre et écouter ce qu’on a à dire, c’est ce qu’on souhaite», déclare François Sills, membre du conseil d’administration de la Caisse Desjardins d’Amos, en Abitibi.

Pour le président de la Caisse Desjardins de l’Ouest de la Mauricie, Luc Pombert, le fait que le nouveau président veuille que Desjardins soit plus près de ses membres est «valorisant» et correspond à «une nouvelle vision».

Leroux cède sa place

Pour sa part, la présidente sortante, Monique Leroux, s’est félicitée de laisser à son successeur «un mouvement solide [...] et plus efficace».

Pendant ses huit années à la présidence, Desjardins a notamment fait des acquisitions ailleurs au pays et a vu croître le rendement sur ses capitaux.

Mme Leroux, qui avait demandé sans succès de rester en poste pour quelques mois afin d’accompagner le nouveau président, agira désormais comme présidente de l’Alliance coopérative internationale.

En poste pour quatre ans

  • Âgé de 46 ans
  • Père de 4 enfants
  • Diplômé de HEC Montréal
  • Il travaille depuis 1992 chez Desjardins, où il a commencé comme caissier pendant ses études
  • Il a aussi occupé des postes de directeur de comptes Entreprises et de directeur général dans de nombreuses caisses
  • De 2009 à 2012, il a été v.-p. Finances, Réseau des caisses
  • En 2013, il a été nommé premier v.-p. Réseau des caisses et Services aux particuliers
  • À la tête de 47 000 employés et d’un actif de 248 milliards $

Pas de paradis fiscaux pour Desjardins

Les paradis fiscaux vont à l’encontre des valeurs du Mouvement Desjardins, a assuré le nouveau président de la coopérative, Guy Cormier, hier en conférence de presse à Montréal.

«Desjardins n’a pas du tout, dans ses activités, des stratégies fiscales qui sont du type qu’on a vu dans les dernières semaines», a-t-il affirmé lors de son entrée en poste à la tête de l’institution financière.

La publication des Panama Papers, une vaste enquête sur la fuite de documents d’une firme du Panama qui aidait de riches clients à investir en

secret dans des paradis fiscaux, a secoué la planète.

Au Canada, la Banque Royale a notamment promis d’éplucher ses archives, puisque son nom apparaît à plusieurs reprises dans les documents de Mossack Fonseca, la firme au cœur du scandale.

« Proactive »

Selon lui, Desjardins est aussi la seule au Québec qui a participé de façon proactive à la commission parlementaire sur la question des paradis fiscaux commandée par le gouvernement.

Desjardins avait pourtant d’abord refusé d’y participer, avant de se raviser, comme d’autres banques.

«Nous avons déposé un mémoire très clair que chez Desjardins, ce n’est pas en lien avec nos valeurs et notre modèle d’affaires», a poursuivi M. Cormier.

La présidente sortante, Monique Leroux, a quant à elle ajouté que de se tenir loin des paradis fiscaux était aussi «une décision très claire de la direction et du conseil d’administration» de la coopérative.

En 2011, Desjardins avait licencié neuf employés pour avoir fait des transactions secrètes aux Bahamas, un paradis fiscal, pour de nombreux clients.

 

 

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