Fier de Jean-Luc Brassard
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J’appuie sans reserve la décision de Jean-Luc Brassard de quitter son poste de chef de mission de l’équipe canadienne pour les J.O. de Rio.
Le mouvement olympique s’enorgueillit d’avoir des valeurs. Depuis des années je les entends de la bouche même de tous les représentants du CIO. Elles sont d’ailleurs énumérées sur le site du COC https://olympique.ca/comite-olympique-canadien/valeurs/
Ces valeurs sont:
- Excellence
- Plaisir
- Justice
- Respect
- Épanouissement de l’être humain
- Leadership
- Paix
Dans l’affaire Marcel Aubut, Jean-Luc Brassard reproche au conseil d’administration du COC de n’avoir rien fait pendant nombre d’années malgré plusieurs signaux d’alarme. On repassera donc pour l’excellence. Le temps de réaction du comité olympique canadien a été médiocre, loin de tout standard olympique. Pour ce qui est de la justice et du respect, là-dessus aussi le COC a raté le podium. Trop peu, trop tard au goût de Jean-Luc Brassard.
Pas de question de fermer les yeux
On ne peut pas demander à l’ex-médaillé d’or olympique en bosse de fermer les yeux, de faire comme si tout était réglé quand il ne le croit pas. Si le COC a mis autant de temps à réagir malgré les signaux d’alarme, c’est parce que ceux qui ont disposé de la question pendant des années ont carrément erré. Et certaines de ces personnes siègent toujours au conseil d’administration du COC selon Jean-Luc Brassard. Le problème ce n’est jamais uniquement l’incompétence, c’est surtout et beaucoup les gens qui la tolèrent. Et le conseil d’administration du COC a probablement fermé les yeux beaucoup trop longtemps sur la situation de Marcel Aubut.
Se tenir debout
C’est un sacrifice énorme que s’impose Jean-Luc Brassard en quittant son poste de chef de mission olympique pour les J.O. de Rio. Mais il a sincèrement tout mon respect. Se tenir debout, être capable de se regarder dans un miroir, savoir qu’on a des principes, des valeurs et qu’on les respectera jusqu’au bout, ça n’a pas de prix. C’est tellement facile de faire des concessions morales dans la vie, de fermer les yeux sur certaines choses, de regarder ailleurs, pour éviter de voir ce qui est laid. Mais le vrai courage, c’est de faire face aux situations et de refuser l’inacceptable même si il y a un prix à payer.
Je n’en reviens pas que le COC ait regardé Jean-Luc Brassard quitter les bras croisés. D’abord parce qu’il a raison. Ensuite, parce que son départ éclabousse de nouveau le COC.
Entre des membres du C.A. qui auraient fermé les yeux sur les frasques de Marcel Aubut et un chef de mission qui demande que justice soit entièrement faite, on a préféré garder en place ceux qui ont laissé perdurer le problème. Mais c’est aussi triste de voir Brassard partir, car il nous a prouvé qu’il incarne les valeurs olympiques et humaines les plus importantes qui soient. Il aurait été tout un chef de mission à Rio.