PKP démissionne: «J’ai choisi ma famille»
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Perçu comme un redoutable homme d’affaires, c’est plutôt un Pierre Karl Péladeau vulnérable et au bord des larmes qui a quitté la vie politique lundi à la surprise générale, pour se consacrer à sa famille.
Rarement aura-t-on vu l'ex-grand patron de Québecor aussi désarmé. Lors d’une allocution de moins de 5 minutes, le chef sortant du Parti québécois a peiné à retenir ses larmes à plusieurs reprises.
D’une voix éteinte, il a admis qu’il avait dû faire face à «un choix déchirant», qui l’a poussé à choisir sa famille plutôt que le rythme effréné de la politique.
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«J'ai pris cette décision pour le bien de mes enfants. Je dois, pour eux, demeurer un exemple», a-t-il dit.
Au bord des larmes
L’ex-chef péquiste a craqué à quelques reprises, notamment lorsqu’il a remercié les électeurs de Saint-Jérôme et assuré qu’il demeurerait un militant du PQ.
En guise de message d’adieu, M. Péladeau a rappelé qu’il avait jeté les «bases de la convergence des forces nationalistes» et a invité les militants péquistes à poursuivre son travail.
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L’arrivée de Pierre Karl Péladeau en politique avait eu l’effet d’une bombe en mars 2014. Sa profession de foi souverainiste, symbolisée par son poing levé dans les airs, avait marqué le début de son ascension dans le parti, de député de Saint-Jérôme à chef du PQ à la suite du départ de Pauline Marois. Il aura occupé ce poste pendant moins d’un an.
Néophyte de la politique, M. Péladeau s’est fait reprocher quelques gaffes politiques ainsi que sa stratégie de placement de ses actions de Québecor dans une fiducie.
Pris par surprise
Lundi, M. Péladeau n’a pas indiqué si son départ était lié au passage de son ex-compagne Julie Snyder à l’émission Tout le monde en parle dimanche. L’animatrice y avait parlé du processus de médiation en cours avec son ancien conjoint et de la «violence» de la vie politique.
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Très actif sur les réseaux sociaux, M. Péladeau n’avait pratiquement rien publié sur ses comptes Facebook et Twitter durant le week-end dernier.
Une bombe
La décision de M. Péladeau a eu l’effet d’une bombe au PQ. Ses plus proches collaborateurs n’ont été avisés que lundi matin. Les députés du caucus, eux, ont appris la nouvelle en conférence téléphonique seulement une dizaine de minutes avant la conférence de presse.
Au cours des derniers jours, rien ne pouvait laisser croire que le chef péquiste songeait à se retirer de la vie politique. La semaine dernière, il avait même procédé à des changements au sein de son cabinet.
L’aile parlementaire du PQ pourrait désigner dès cette semaine un chef intérimaire.
Ce qu'ils ont dit...
Pauline Marois, ex-première ministre et ex-chef du Parti québécois
«Je suis profondément bouleversée, émue et attristée.»
«Je respecte sa décision.»
«Moi je reste confiante. Je crois que le parti peut passer à travers cette épreuve.»
Gilles Duceppe, ex-chef du Bloc Québécois
«Surpris, mais j’ai vu un Pierre Karl très ému et je pense que fondamentalement il a choisi la famille. C’est déchirant.»
Joseph Facal, ex-ministre péquiste et chroniqueur au Journal
«Une chance que j’étais assis, parce que vraiment, j’ai été renversé, estomaqué.»
«Il disait avoir des croûtes à manger. Je trouvais que les croûtes rentraient et ce que j’entendais dire, c’est qu’il était déterminé à aller de l’avant.»
Pascal Bérubé, député du Parti québécois
«De la peine, c’est un ami, Pierre Karl. Je croyais en lui.»
«Je l’aime beaucoup, j'étais très près de lui. Aujourd’hui, ce qu’on réalise, c’est que la politique est difficile pour la vie familiale.»
Claudette Carbonneau, ex-présidente de la CSN
«Comme tout le monde, je suis absolument stupéfaite de cette décision-là. Il y avait devant nous un homme profondément déchiré.»
«Il laissera un héritage important malgré son court passage» à la tête du PQ.
Martine Ouellet, députée du PQ et candidate à la direction du PQ
«Je crois que c'est un choix extrêmement déchirant qu'il a probablement eu à faire dans les derniers jours.»
«On n’est pas rendus dans la suite des choses. J’aimerais saluer toute la dignité avec laquelle Pierre Karl a fait son annonce aujourd'hui. On le sentait très ému (...) On sentait son amour pour le Parti québécois. Je veux vraiment saluer sa contribution.»
Philippe Couillard, premier ministre du Québec et chef du PLQ
«Comme tous les Québécois, j’ai bien ressenti toute la tristesse qu’il exprimait au moment de sa déclaration. [...] Le bien-être de nos proches, de nos enfants, est ce que nous avons de plus précieux. [...] J’ai apprécié les échanges que nous avons eus au cours de la dernière année. Je lui souhaite tout le bonheur possible et le remercie sincèrement pour sa contribution à notre démocratie.»
François Legault, chef de la Coalition avenir Québec
«Avant la politique, il y a la vie et la famille. Comme père de famille, je suis personnellement touché par le choix exprimé par Pierre Karl Péladeau. Je comprends son choix. La famille doit toujours être notre priorité. C'est ce qu'il y a de plus important après tout et je souhaite de tout cœur à Pierre Karl Péladeau de retrouver ses proches qu'il aime tant.»
François Bonnardel, leader parlementaire de la CAQ
«Je lui souhaite juste d’être heureux, de retrouver Julie. [...] Je pense que ce qu’on a vu là, c’est un homme qui a besoin de retrouver sa famille et ses enfants. [...] C’est immensément triste de voir un homme dans cet état. [...] Il faut lui donner, il s’était amélioré. On le voyait bien à l’Assemblée nationale, il était plus à l’aise dans son rôle.»
Françoise David, porte-parole de Québec solidaire
«Je comprends que M. Péladeau vit une journée extrêmement difficile. [...] Le départ de M. Péladeau est certainement, pour le Parti québécois, un départ difficile à encaisser, mais je ne doute pas un instant que le mouvement souverainiste, lui, va continuer de faire son travail.»
Sol Zanetti, chef d’Option nationale
«On ne s’attendait pas à ça du tout. [...] Il y a des choses que M. Péladeau a laissées qui sont importantes pour le mouvement indépendantiste. D’une part, l’ouverture à la convergence avec les autres partis indépendantistes et puis aussi l’établissement de son Institut de recherche.»
- Avec Marc-André Gagnon et l'Agence QMI
