Pouvez-vous m’expliquer votre fascination pour Drake, SVP?
En critiques cette semaine: Boom Desjardins, Prince, Cindy Lauper, Champion... et Drake!
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Drake - Views
★★★
Des mois plus tard, l’artiste révèle Views, l’album associé au tube.
À l’image de la pièce, ce quatrième disque divise les mélomanes. Soit on adore, soit on se demande – avec un peu de mauvaise foi – quelles drogues dures ses admirateurs consomment pour crier au génie.
Vous l’aurez deviné, je suis le capitaine de la seconde équipe.
«Started from the bottom, now we’re mou»
De plus en plus chanteur (de charme?), le rappeur agace avec ses jérémiades vitaminées à l’Auto-Tune. À côté de Drake, Morrissey est un joyeux drille.
Les productions de ses collaborateurs, dont 40, sont souvent convaincantes, certes, mais aussi ridiculement molles.
À l’exception d’une poignée de pièces – Controlla, son duo avec Rihanna Too Good, voire One Dance, Views est cruellement soporifique.
L’éternelle victime
Si Drake captivait à ses débuts avec son «personnage» de martyr – un contrepoids rafraîchissant à ses congénères plus hédonistes –, le bonhomme fait maintenant du surplace.
Pire encore, ce Charlie Brown du rap se fait retirer le ballon par de jeunes loups qui ne se contentent plus de récupérer son style, mais qui l’amènent ailleurs.
«Best of» ou parodie?
On a malheureusement affaire ici à une parution rap plus ou moins satisfaisante, mais surtout en deçà des attentes et même des innovations de Drake au fil de sa carrière. La mince ligne séparant la consolidation de ses forces de la caricature de sa propre œuvre est ténue, disons.
Ça demeure toutefois la trame sonore idéale pour abuser de comprimés de codéine, par contre.
★★★½
Deux jours avant sa mort, Prince dévoilait officiellement HITnRUN Phase Two.
L’œuvre n’était auparavant qu’en écoute sur Tidal, depuis décembre 2015.
Sans être un pilier majeur de sa discographie, ce 39e album est satisfaisant comme chant du cygne d’un artiste de sa stature.
C’est funky, c’est sexy et ensoleillé, tout en demeurant engagé (Baltimore en témoigne tout particulièrement).
Bref, merci Prince!
Boom Desjardins - Clandestin
★★ ½
On n’attendait plus ce retour de Boom Desjardins. D’où, peut-être, ma «surprise» en écoutant cette nouvelle offrande.
Alors que le chanteur pourrait profiter de textes un chouïa plus poussés et – surtout – d’une production moins pop lissée, Desjardins étonne tout de même avec un disque aussi chaleureux que sincère.
Fidèle à son image d’iconoclaste pop, on retrouve Cindy Lauper là ou ne l’attendait pas sur Detour: en studio à entonner des classiques country.
Malheureusement, l’expérience demeure particulièrement hétérogène. L’enregistrement n’est pas assez d’adon et la chanteuse, elle, semble parfois plus moqueuse que sincère. Une bonne idée, mais une mauvaise exécution, quoi.
Coup de coeur: Champion - Best Seller
★★★★
Près de trois années après le cathartique °1, Champion se fait plaisir – et charme ses fans par la même occasion – en revenant aux sources: les brûlots (d’où le titre de l’œuvre, on imagine)!
Glanant des éléments de blues (I Can’t Let Go), d’électro (Boy Toy), de rock, voire de dub ici et là, Maxime Morin propose «un album d’été» juste assez enjôleur et diablement dansant.