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À la maison du patriote Papineau

Avant Après
Photo Courtoisie, Archives de Montréal, Real Benny, Maison de Louis-Joseph Papineau, au 440 rue Bonsecours. - 18 février 1966. VM94-A0290-005_141
Photo Le Journal de Montréal, Ben Pelosse

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Papineau le patriote

Photo courtoisie, Archives de Montréal, Louis-Joseph Papineau - [18-], BM1-5P1637_141.

Nouvellement nommé orateur de la chambre d’assemblée législative, Louis-Joseph Papineau tient sur cette gravure l’Acte de dépense du gouvernement provincial de 1825. Alors âgé de 39 ans, Papineau connaît une rapide ascension politique. Né au sein de la petite bourgeoisie canadienne-française, Louis-Joseph exprime déjà à l’adolescence son esprit contestataire. D’une intelligence vive mais piètre catholique, il se rebelle contre la lourde autorité du Collège de Montréal, ce qui lui vaut l’expulsion en 1802. Terminant ses études au Séminaire de Québec, il entre au bureau d’avocat de son cousin Denis-Benjamin Viger et il est reçu au barreau en 1810. Militaire lors de la guerre de 1812, il entame parallèlement une carrière politique dans un contexte de crise qui ne fera que s’accentuer. Chef du Parti canadien puis patriote, il participe à la rédaction des 92 résolutions. Les demandes au gouvernement colonial ne recevant pas la réponse espérée, une révolte politique éclate au Bas-Canada.

La maison des Papineau assiégée

Photo Courtoisie, Archives de Montréal, Real Benny, Maison de Louis-Joseph Papineau, au 440 rue Bonsecours. - 18 février 1966. VM94-A0290-005_141

Après un affrontement avec les Fils de la liberté sur la place d’Armes le 6 novembre 1837, les membres loyalistes du Doric Club se rendent à la maison des Papineau sur la rue Bonsecours et fracassent les vitres de la façade. L’épouse de Louis-Joseph, Julie Papineau, se réfugie dans une chambre à l’arrière avec ses enfants. Cette attaque soudaine n’est pourtant pas la première. À l’adoption des 92 résolutions le 14 novembre 1834, des tories avaient abattu les volets et les châssis à coups de pierres, de haches et de bâtons. Ces actes de violence et d’intimidation affectent de plus en plus la famille. Après les émeutes du 6 novembre 1837, Julie se réfugie à Verchères, tandis que son mari se rend à Saint-Denis où il assiste à la surprenante victoire des patriotes le 23 novembre. Mais leur triomphe est de courte durée. Le mandat d’arrêt au montant de 1000 livres lancé contre le leader de la rébellion force son exil aux États-Unis, puis en France. Il ne revient qu’en 1845 à la suite de l’armistice.

Par la porte cochère

Photo Courtoisie, Archives de Montréal, Real Benny, Maison de Louis-Joseph Papineau, au 440 rue Bonsecours. - 18 février 1966. VM94-A0290-005_141

Construite en bois en 1711, la demeure a bien changé. C’est en 1814 que Louis-Joseph Papineau acquiert de son père le 440, rue Bonsecours. En 1831-32, il fait aménager un somptueux salon, une porte cochère donnant accès au jardin, de multiples lucarnes et un revêtement en bois imitant la pierre de taille. Papineau l’habite à son retour d’exil lorsque ses fonctions parlementaires l’amènent loin de Montebello. Elle servira d’hôtel par la suite, et un étage en brique et un toit plat s’y ajoutent en 1875, la rendant presque méconnaissable. Maison de chambres, buanderie, restaurants s’y succèdent au 20e siècle. Elle est en piètre état lorsque le journaliste Eric McLean l’achète en 1962. Il lui redonne l’allure qu’elle avait en 1832, notamment grâce à l’aide de Parcs Canada. Si vous passez sur la rue Bonsecours, ne manquez pas d’admirer la façade de la maison Papineau, toujours utilisée aujourd’hui à des fins résidentielles.

 

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