Stéfanie Trudeau ne regrette rien et ne veut pas de casier judiciaire
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Non seulement l’ex-policière Stéfanie Trudeau ne regrette pas d’avoir arrêté brutalement ceux qu’elle avait qualifiés de «gratteux de guitare», mais elle ne veut surtout pas de casier judiciaire pour ce geste.
La femme de 44 ans ne reconnaît pas que son intervention musclée en octobre 2012 constituait des voies de fait, contrairement à la décision du juge à son procès. La policière mieux connue sous le nom de «matricule 728» a même porté en appel ce verdict de culpabilité pour voies de fait.
Son avocat Me Jean-Pierre Rancourt a longuement souligné tous les problèmes que sa cliente a eus, de 2012 à mardi, alors qu’elle était de retour à la cour pour les représentations sur la peine à lui imposer.
«Elle souffre de syndrome de stress post-traumatique», a affirmé Me Rancourt.
L’avocat, qui n’a pas fait témoigner sa cliente, a assuré qu’il était dans l’intérêt de sa cliente d’obtenir une absolution, surtout que cela l’aiderait à visiter ses proches aux États-Unis.
Menaces
Me Rancourt a aussi ajouté que sa cliente avait reçu des menaces de citoyens après que des vidéos d’elles se soient retrouvées sur internet. Une maison de production a même réalisé un film pornographique inspiré d’elle.
La médiatisation de l’affaire a grandement affecté Mme Trudeau, a assuré Me Rancourt.
Le juge Daniel Bédard a toutefois rappelé que la policière avait elle-même écrit un livre, et qu’elle aurait pu, en partie, avoir contribué à la médiatisation de l’affaire.
La Couronne est loin d’être du même avis que la défense.
«Considérant toute l’agressivité lors de l’intervention, il faut exclure l’absolution», a dit Me Jean-Simon Larouche.
Travaux communautaires
Il réclame un sursis de peine d’un an assorti de 60 heures de travaux communautaires. La sentence maximale pour ce crime est de six mois de prison. «C’est une policière qui a commis des voies de fait dans l’exercice de ses fonctions», a souligné le procureur.
Rappelons que l’incident était survenu lors d’une intervention pour une bouteille de bière sur la voie publique sur le Plateau-Mont-Royal. Une violente empoignade s’en était suivie et Mme Trudeau avait fait une encolure à sa victime.
Le juge prononcera la sentence demain, au palais de justice de Montréal.