La prison pour un couple d’abuseurs de Laval
Le couple a tranformé des enfants en objets sexuels durant 18 ans
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Un homme qui a transformé des enfants dont il avait la garde en objets sexuels durant près de 20 ans a écopé d’une peine de 10 ans de prison.
Jacques Laporte et sa femme Micheline Charland-Laporte, âgés de 76 et 75 ans, ont plaidé coupables en mars dernier à une vingtaine d’accusations de voies de fait, viol, atteinte à la pudeur et agression sexuelle sur des mineurs.
Micheline Charland a pour sa part écopé d’une peine de 8 ans de prison.
Les sévices ont été perpétrés entre 1966 et 1983, alors que le couple agissait comme famille d’accueil. Les accusations concernent six victimes.
«Vous étiez censés protéger des enfants. Vous vous en êtes plutôt servis à des fins sexuelles. Vous les avez détruits, a dit le juge Gilles Garneau avant de prononcer sa sentence. C’est indescriptible, impensable.»
Le juge Garneau a aussi tenu à rappeler aux victimes qu’aucune sentence n’allait effacer les douleurs et les différents sévices qu’elles ont subis.
Il les a aussi encouragés à aller chercher toute l’aide dont elles ont besoin.
Objets sexuels
Parmi les victimes du couple, on retrouve notamment deux sœurs dont on doit conserver la confidentialité, qui ont été utilisées comme de véritables objets sexuels durant 10 ans.
L’une d’elles a d’ailleurs témoigné hier que les accusés l’avaient initiée à leurs ébats sexuels alors qu’elle n’avait que 10 ans. «J’ai perdu ma virginité à l’âge où les jeunes filles jouent encore à la poupée», a-t-elle raconté, précisant qu’elle avait été abusée au moins deux fois par semaine.
Elle a raconté qu’elle avait tenté de dénoncer le couple auprès d’une religieuse mais cette dernière s’est empressée de tout raconter à ses bourreaux. «J’en ai payé le prix», a-t-elle dit.
La dame a aussi raconté avoir continué à subir les pressions de ses agresseurs, même après son mariage et avoir vécu des années avec la peur qu’ils la retrouvent.
Soulagement
La procureure de la Couronne, Me Jocelyne Rancourt, s’est dite satisfaite de la sentence. «Je n’ai jamais été confronté à une telle horreur, à des crimes aussi innommables», a souligné Me Rancourt.
«Je crois que les victimes sont soulagées, a dit Me Rancourt, précisant que certaines d’entre elles vont maintenant pouvoir entamer des thérapies. C’est un poids qu’on leur enlève sur les épaules, elles ne sont plus seules à vivre ça, elles l’ont partagé.»