Investissement de Québec : pas 1 mais 2 G$ US dans la C Series
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Ce n’est pas 1 milliard, mais 2 milliards $ US que le gouvernement du Québec s’est engagé à accorder jusqu’à présent à Bombardier pour permettre à la C Series de survivre.
Avec un tel investissement massif dans le programme C Series, nous avons collectivement intérêt à ce que le nouvel avion de Bombardier connaisse éventuellement un grand succès. Il en va de la «survie» de notre méga investissement.
Tout comme moi, vous vous demandez probablement d’où sort ce milliard supplémentaire dont fort peu de personnes en dehors des initiés se rappellent l’existence.
Eh bien, ce premier milliard US avait déjà été accordé à Bombardier en mars 2013. Donc bien avant que le gouvernement de Philippe Couillard annonce le 29 octobre dernier son «investissement stratégique» de 1 milliard de dollars américains dans «la mise en place d’un partenariat historique avec Bombardier», par l’entremise de la création d’une société en commandite pour la réalisation du programme C Series. En retour de son investissement de 1 milliard US, Québec détient une participation de 49,5 % de ladite société en commandite.
FINANCEMENT DES CLIENTS
À quelles fins ce précédent milliard US a-t-il été accordé à Bombardier? Il a été accordé «pour le financement des ventes du C Series» de Bombardier, apprend-on dans le document de consultation qui avait été déposé en août 2015 lors de la consultation lancée par le ministre Jacques Daoust sur la stratégie québécoise de l’aérospatiale.
Plus concrètement, cet engagement d’investir un premier milliard US remonte au 7 mars 2013, sous l’ancien gouvernement de Pauline Marois.
En vertu du décret 160-2013, Investissement Québec a été mandaté «d’accorder des financements aux clients de Bombardier pour l’acquisition d’avions C Series assemblés au Québec, et ce, jusqu’à concurrence d’une enveloppe cumulative de 1 G$ US».
C’est à la suite de la sollicitation de Bombardier que le gouvernement Marois avait décidé d’acquiescer à sa demande d’accorder des financements aux clients du C Series, question d’aider Bombardier à garnir son carnet de commandes.
Avec ce genre de financements à risques, il est prévu que le gouvernement, par l’entremise du Fonds du développement économique, va éponger «toute perte, manque à gagner, dépense et frais» dans l’exécution du mandat (confié à Investissement Québec) de financer les clients du C Series jusqu’à hauteur de 1 G$ US. L’argent de cette enveloppe sortira lorsque les clients prendront possession des avions.
BIENTÔT 3 MILLIARDS
On résume. Le gouvernement du Québec est donc maintenant engagé pour 2 milliards de dollars américains dans la C Series, soit 1 G$ pour la fabrication des C Series et 1 G$ pour le financement des acheteurs du C Series.
Comme on sait, Bombardier, avec l’aide du gouvernement Couillard, a également sollicité le gouvernement Trudeau pour se faire accorder au minimum un autre milliard de dollars américains pour le développement de la C Series. Trudeau se fait tirer l’oreille... mais il cédera.
Rêvons un peu. Quoi d’autre aurions-nous pu faire avec ces 3 milliards US dans la C Series?