Philippe Couillard agressé pendant la vigile pour Orlando

Le premier ministre Philippe Couillard, qui faisait partie des politiciens présents à la veillée pacifique en mémoire des victimes d’Orlando a été agressé par un militant LGBT.

Esteban Torres, un jeune un jeune militant trans, qui l’avait précédé dans les discours de commémoration, s'en est pris physiquement à M. Couillard à la toute fin des commémorations, alors qu’on venait de nommer les 49 victimes.

Selon toute vraisemblance, il lui aurait lancé un objet et aurait fait un geste de la main vers le premier ministre. Impossible de savoir si ce dernier a été atteint, mais il ne semblait pas blessé.

En une fraction de seconde, les policiers présents et gardes du corps ont évacué rapidement tous les politiciens qui avaient pris part au discours. Certaines personnes dans la foule se sont dispersées en courant, ayant peur d’une attaque.

Déjà, la tension dans la foule était palpable, lorsque le maire Denis Coderre et le premier ministre Couillard ont pris la parole. Quelques groupes dans la foule de milliers de participants leur criaient des insultes et huaient.

M. Torres est un militant connu du milieu LGBT associé au Pink Block, un groupe militant anticapitaliste queer et féministe . En novembre dernier, il avait publié un billet de blogue sur le site Internet du journal Métro, mais l’expérience n’avait été concluante.

«Il a été blogueur bénévole une seule fois pour nous, mais c'était compliqué et on voyait qu'il vivait des choses personnelles difficiles alors on a mis le blogue sur la glace, a expliqué le rédacteur en chef du quotidien gratuit, Yannick Pinel. On tombe des nues et ça change tout, il n'y aura pas d'autre collaboration avec lui. On n'endosse pas ses gestes même qu'on les condamne.»

Militants et politiciens

Avant cette altercation, la soirée se déroulait dans le calme.

Les politiciens des trois paliers de gouvernance, de même que la consule générale des États-Unis à Montréal, étaient présents avec les militants de la communauté LGBT. Ces derniers ont insisté sur le fait que la tuerie dans le Club Pulse samedi était contre les personnes homosexuelles racisés. D’ailleurs, plusieurs discours ont été faits en espagnol, dont celui d’Esteban Torres.

Denis Coderre est arrivé devant la foule, en disant que la communauté était LGBT était aussi la sienne et a exprimé son refus au racisme, sexisme, homophobe et transphobie. «Montréal, c’est la capitale du vivre ensemble. Que tous ceux et celle qui ont peur de la communauté LGBT : peut-être qu’en vous regardant dans le miroir, vous avez peur de ce que vous êtes vous même.»

Il a précisé s’assurer que Gai écoute puisse avoir un service 24 heures par jour.

Manon Massé, députée de Sainte-Marie Saint-Jacques a également pris la parole, rappelant la tuerie de Polytechnique, le génocide rwandais et la tuerie d’Orlando, comme des actes qui ciblent des minorités de personnes. «Je suis lesbienne et j’en suis fière. À la haine, il n’y a qu’un antidote et c’est l’amour.»

Mélanie Joly a exprimé sa fierté pour la communauté LGBT de Montréal. Elle était accompagnée de Randy Boissonneault, député d’Edmunton-Centre et premier député ouvertement gai de l’Alberta.

Par-dessus quelques cris e désapprobation, Philippe Couillard a mentionné l’évènement de Polytechnique, en disant qu’il faut nommer les actes contres des groupes ciblés de personnes. «À Orlando, ça a pris du temps avant qu’on note le choix délibéré de s’en prendre à la communauté LGBT par cet assassin.»

Il a rappelé que l’Assemblée nationale compte assurer la reconnaissance des droits des mineurs transgenres avec le projet de Loi P-16 et ce, «tous les partis politiques ensemble, sans partisanerie, car tout le monde est uni autour de la justice et de légalité des droits».

Peu après le discours du premier ministre Couillard, Jasmin Roy, porte-parole de la Fierté Montréal, a rappelé que ce genre de rassemblement contre l’homophobie réunissant tout acabit de politiciens aurait été impensable quelques décennies plus tôt, en réponse à la désapprobation.

- Avec la collaboration de Marie-Christine Noël