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Céline Dion a touché 10 M$ pour son «château»

L’acheteur est le président d’Olymbec, qui refuse de nettoyer un site contaminé aux BPC

L’annonce de l’agence Sotheby’s mentionnait qu’un héliport pouvait être aménagé sur le terrain de Céline Dion.
Photo d'archives, AGENCE QMI L’annonce de l’agence Sotheby’s mentionnait qu’un héliport pouvait être aménagé sur le terrain de Céline Dion.

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Pour vendre son manoir de l’île Gagnon à Laval, Céline Dion a dû revoir ses ardeurs côté prix. Un magnat de l’immobilier industriel a payé «seulement» 10 M$ en février, alors que la diva demandait près de 30 M$ en 2012.

Pour vendre son manoir de l’île Gagnon à Laval, Céline Dion a dû revoir ses ardeurs, côté prix. Un magnat de l’immobilier a déboursé 10 M$ en février... sans hypothèque. La diva demandait cependant près de 30 M$ en 2012.

L’acheteur est Richard Stern, président d’Olymbec, un des plus grands propriétaires d’immeubles industriels au Québec. Sa compagnie détient des millions de pieds carrés ici et aux États-Unis.

S’il a les fonds pour payer la luxueuse résidence de 24 000 pieds carrés au comptant, Stern refuse de débourser pour nettoyer le site Reliance. Son entreprise détient ce terrain lourdement contaminé aux BPC à Pointe-Claire, à travers une compagnie coquille (voir autre texte).

Pour acheter la maison de Céline Dion, l’homme d’affaires a créé une autre compagnie à numéro sur mesure, le 26 février dernier. La Fiducie de l’île Gagnon, dont il est fiduciaire, est également propriétaire du palace à 10 %.

Nos recherches dans le registre foncier n’ont pas permis de trouver une quelconque hypothèque contractée pour la transaction.

On sait depuis février que la maison de Céline Dion a trouvé preneur, mais la vente vient tout juste d’être inscrite au registre foncier, ce qui permet d’apprendre l’identité de l’acheteur et le prix qu’il a payé.

Beaucoup de place

Érigée sur une île privée de 830 000 pieds carrés, la somptueuse demeure de Céline Dion, de style «château normand», devait être vendue avec «presque tout son contenu», selon l’annonce mise en ligne en 2012.

«Un pont privé fermé avec poste de guérite vous accueille sur l’île qui est entièrement clôturée pour un maximum d’intimité et de sécurité», mentionnait le texte.

Les acheteurs sont rares pour une telle opulence au Québec. Les offres furent donc rares, et la propriété trouve finalement preneur pour le tiers de sa valeur de mise en marché initiale.

Maison de Céline Dion vendue à Laval

Île privée de 830 000 pieds carrés

Style château normand français
6 chambres
3 salles de bain
3 salles d’eau
Salle à manger pouvant accueillir 18 convives

Maison en Floride

Céline Dion a aussi revu ses attentes en Floride. En mars, elle a fait passer le prix demandé de 72,5 à 45,5 M$ pour sa propriété de 236 000 pieds carrés à Jupiter Island, en vente depuis 2013.

La diva a du même coup congédié l’agence de courtage de luxe Sotheby’s pour engager plutôt Fenton Lang Bruner & Associates, une firme associée à Christie’s.

La propriété d’inspiration bahaméenne, construite en 2010, inclut cinq pavillons pour loger les amis, trois piscines et un parc aquatique.

 

— Avec la collaboration de Marie-Christine Noël

 

Le proprio refuse de nettoyer les BPC

Le nouveau propriétaire du «château» de l’île Gagnon, Richard Stern, est le président d’Olymbec, qui refuse de nettoyer le site Reliance, lourdement contaminé aux BPC.

En juin 2015, la Ville de Pointe-Claire a vendu ce site du boulevard Hymus pour taxes impayées.

L’acheteur, Juste Investir, est une compagnie coquille créée par les avocats d’Olymbec et officiellement présidée par un de ses cadres, Justin Klumak.

Aujourd’hui, Juste Investir affirme qu’elle ignorait que le site était contaminé aux BPC, comme l’avait pourtant révélé Le Journal de Montréal dès 2013, et tel que mentionné au Registre des terrains contaminés du Québec.

En février, Olymbec a même embauché le lobbyiste Robert Libman pour tenter de faire annuler l’achat du terrain, ainsi qu’une ordonnance de décontamination du ministre de l’Environnement.

L’entreprise, financée par la Caisse de dépôt et placement du Québec à hauteur de 88 M$, s’adresse aussi aux tribunaux pour obtenir gain de cause dans cette affaire.

Richard Stern n’a pas rappelé notre Bureau d’enquête.

 

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