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«Un Brexit serait sans retour», estime Cameron

La campagne politique reprend quatre jours après le meurtre d’une députée

«Une fois que vous avez sauté de l’avion, il n’y plus moyen d’y remonter. Si on part, c’est pour toujours, il n’y a pas de retour possible», a martelé le premier ministre britannique David Cameron dans une entrevue au Times dimanche.
Photo AFP «Une fois que vous avez sauté de l’avion, il n’y plus moyen d’y remonter. Si on part, c’est pour toujours, il n’y a pas de retour possible», a martelé le premier ministre britannique David Cameron dans une entrevue au Times dimanche.

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Londres | Le premier ministre David Cameron a averti dimanche qu’un Brexit serait un «choix existentiel sans retour possible», à quatre jours du référendum sur le maintien dans l’UE du Royaume-Uni, encore sous le choc du meurtre de la députée Jo Cox.

Après trois jours de deuil et d’union nationale, la campagne a repris en exposant à nouveau les profondes divisions qui déchirent le pays et le Parti conservateur.

De Boris Johnson, le champion des pro-Brexit, à David Cameron, le principal avocat d’un maintien dans l’UE, les principaux acteurs ont tous donné des entrevues à la presse avant d’appuyer leurs arguments en apparaissant dans différentes émissions politiques.

«Une fois que vous avez sauté de l’avion, il n’y a plus moyen d’y remonter. Si on part, c’est pour toujours, il n’y a pas de retour possible», a martelé le premier ministre dans une entrevue au Times en évoquant un «choix existentiel».

David Cameron a comparé Boris Johnson et Michael Gove, les chefs de file du camp du Brexit, à des parents irresponsables qui mettraient leur famille dans «une voiture dont les freins sont défectueux et le réservoir fuit».

« Rien à craindre »

Boris Johnson a répondu dans une entrevue au Sun on Sunday que les Britanniques n’avaient «rien à craindre» d’un Brexit et qu’ils avaient une «occasion unique de reprendre le contrôle».

À Birstall, la petite ville du nord de l’Angleterre où Jo Cox a été sauvagement tuée jeudi, une cérémonie religieuse a été célébrée à la mémoire de la députée proeuropéenne. Le révérend Paul Knight a comparé Jo Cox, qui était très engagée pour la cause des réfugiés, à «un Bon Samaritain du 21e siècle».

À Birstall, une cérémonie a été célébrée à la mémoire de la députée Jo Cox.
Photo AFP
À Birstall, une cérémonie a été célébrée à la mémoire de la députée Jo Cox.

Le meurtrier présumé, Thomas Mair, est toujours en détention dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, au sud-est de Londres. «Mort aux traîtres, liberté pour le Royaume-Uni», a lancé cet homme de 52 ans samedi lors de sa première comparution devant le tribunal. Il doit comparaître de nouveau aujour­d’hui. La magistrate a ordonné une expertise psychiatrique.

Les deux camps au coude-à-coude dans les sondages

Londres | Après trois jours de deuil, la campagne pour le référendum a repris dimanche au Royaume-Uni, où les sondages suggèrent un glissement en faveur d’un maintien dans l’Union européenne après le meurtre de la députée Jo Cox.

Les analystes britanniques préféraient rester prudents quant à l’impact du meurtre sur l’issue du référendum. Mais plusieurs sondages rapportent un glissement sensible en faveur du camp du «remain», le maintien dans l’UE, qui rattrape son retard en faisant désormais jeu égal à la moyenne de six dernières enquêtes d’opinion.

« L’effet Jo »

«L’effet Jo», soulignait même le Sunday Mirror en commentant un sondage ComRes. Réalisé jeudi, celui-ci montre une grande différence dans les réponses selon qu’elles ont été recueillies avant ou après le meurtre de Jo Cox. À la proposition «je serai ravi si nous votions» pour un Brexit, ils étaient 45 % à répondre par l’affirmative avant 14 h, soit seulement une heure après les faits tragiques. Ils n’étaient plus que 38 % à partir de 14 h.

Le premier sondage réalisé dans son intégralité après le drame, par l’institut Survation, place, lui, le maintien dans l’UE en tête à 45 %, devant une sortie de l’UE à 42 %, alors que leur précédente enquête con­cluait exactement au résultat inverse.

De son côté, le directeur de recherche de l’institut YouGov, Anthony Wells a estimé qu’un «retour vers le statu quo semble avoir le vent en poupe».

Des journaux canadiens choisissent leur camp

OTTAWA | Des journaux canadiens, dont le Globe and Mail, ont appelé samedi dans leurs éditoriaux le Royaume-Uni à rester dans l’Union européenne, estimant qu’il en va de son intérêt comme de celui de l’Europe.

Le quotidien The Globe and Mail estime dans un éditorial que «le Royaume-Uni est mieux dans (l’UE) que dehors».

Faisant valoir que le Royaume-Uni s’y est taillé une place avantageuse, le quotidien note que: «L’UE est un restaurant à prix fixe, mais (que) le Royaume-Uni a réussi à convaincre ses partenaires de le laisser commander à la carte à de nombreuses reprises.»

De son côté, Toronto Star juge aussi que le Royaume-Uni «devrait demeurer dans l’UE afin de réparer» ce qui ne va pas dans l’Union.

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