Des fonctionnaires de Laval pourchassent des pollueurs
Ils travaillent sans qu'aucune heure supplémentaire ne soit facturée pour empêcher des déversements nocturnes d’huile
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Des employés de Laval ont travaillé pendant plusieurs nuits pour traquer un ou des individus qui allaient déverser des huiles usées dans un ruisseau qui se jette dans la rivière des Prairies.
Des employés du Service de l’environnement ont découvert le 20 mai que des huiles et des graisses usées avaient été déversées dans un fossé à l’extrémité de la rue Gaumont dans le parc industriel Est. Ces contaminants pourraient provenir d’établissements de restauration ou de procédés alimentaires, selon la Ville de Laval. Après avoir nettoyé le dégât, les employés se sont aperçus que les déversements se poursuivaient et avaient lieu pendant la nuit.
Un comité de quatre fonctionnaires s’est donc donné le mandat de faire une vigile pendant plusieurs nuits jusqu’au moment où ils attraperaient les pollueurs.
Le groupe était composé de cadres, professionnels et cols blancs, travaillant de jour. Ces derniers ont travaillé d’arrache-pied pour attraper les contrevenants, sans qu’aucune heure supplémentaire soit facturée à la Ville.
Après plusieurs opérations de surveillance de nuit, ils ont surpris le contrevenant en pleine action le 16 juin. Ce dernier a été pris en filature, puis arrêté par la police de Laval sur le boulevard Pie-IX, alors qu’il tentait de quitter la ville.
70 000 litres amassés
Jusqu’à maintenant, plus de 70 000 litres de contaminants ont pu être récupérés. En comparaison, une piscine hors terre de 21 pieds contient 40 000 litres d’eau.
Selon la Ville de Laval, l’intervention des employés a permis d’éviter la contamination de la rivière des Prairies. Le Service de l’environnement de la Ville doit encore évaluer si une partie du sol devra être excavée pour limiter les dégâts.
Procédures judiciaires
Jusqu’à maintenant, aucun constat d’infraction n’a encore été donné par la Ville de Laval. Le Comité exécutif a toutefois mandaté le Service des affaires juridiques afin d’entreprendre des procédures légales contre le contrevenant, qui ne peut pas être identifié puisqu’il n’est pas encore accusé.
Selon le maire de Laval, Marc Demers, le message est clair. «Les gestes posés sont inadmissibles. Nous n’avons aucune tolérance pour ceux qui prennent nos rivières pour des dépotoirs», a indiqué le maire par courriel.
«Le contrevenant devra minimalement couvrir les frais de décontamination et de nettoyage du site. D’autres sanctions sont aussi envisageables», ajoute le maire Demers.
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