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Si le PQ disparaît...

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PHOTO AGENCE QMI, PIERRE-YVES CHARBONNEAU-VALADE Les quatre candidats dans la course à la direction du Parti québécois : Paul St-Pierre Plamondon, Alexandre Cloutier, Martine Ouellet et Jean-François Lisée.

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Depuis plus de quinze ans, les souverainistes régressent au Québec.

Alors qu’ils étaient une force politique importante, ils voient leur poids électoral diminuer constamment.

La vérité, c’est qu’ils pourraient disparaître de la carte.

Le Bloc est devenu un parti marginal. Le PQ pourrait connaître le même sort, en devenant le témoin d’une époque révolue.

Le pouvoir? Les souverainistes ne le connaissent plus vraiment.

La gauche radicale a abandonné le PQ. Elle joue au socialisme avec QS. Une bonne partie du centre-droit nationaliste vit son désenchantement avec la CAQ.

La génération Y le prend pour un fossile.

Les médias le regardent avec condescendance.

Régression

Et un parti toujours dans l’opposition en viendra à inspirer le mépris. Comme le disait cyniquement Giulio Andreotti, «le pouvoir n’use que ceux qui n’en ont pas».

Le PQ est attaqué de tous les côtés.

Les uns ne le trouvent pas assez souverainiste. S’il ne transforme pas chaque élection en référendum, ils l’accusent de trahison.

Les autres le trouvent trop obsédé par l’indépendance.

De la même manière, certains le trouvent trop à gauche. Ils dénoncent un parti soumis aux syndicats, au féminisme, à l’écologisme.

Les autres l’accusent de pencher à droite. Il serait infidèle à la social-démocratie.

Puis il y a la question identitaire. Il y en a qui trouvent le PQ accommodant avec le multiculturalisme.

Et d’autres qui lui reprochent d’être fermé à la diversité.

Résumons: tout le monde a sa petite raison de vouloir en finir avec le PQ.

Un jour, ils y parviendront.

Mais nous n’avons pas suffisamment réfléchi à ce que voudrait dire la marginalisation du PQ.

Si le PQ s’effondre et devient un tiers parti végétant autour de 15 à 20 % d’appuis, c’est le véhicule historique de l’indépendance qu’on congédiera.

Ce n’est pas un parti trop à gauche ou trop à droite qu’on enterra. Non plus qu’un parti trop multiculturaliste ou trop identitaire.

Au Québec, au Canada, à l’étranger, la chute du PQ sera perçue comme la mort du vieux rêve du pays. Les Québécois tourneront la page d’un idéal qu’ils auront jugé trop grand pour eux.

Tôt ou tard, la conscience collective sera traumatisée. Car le jour où les Québécois renonceront à l’indépendance une fois pour toutes, ils verront leur identité s’étioler.

Ils se diront: nous sommes passés à côté.

Impuissance

Ils accepteront d’être une minorité canadienne. Ils ne se feront plus croire qu’ils gardent dans leur jeu la possibilité de la souveraineté.

Certains répondront: le PQ n’a pas le monopole de l’indépendance. Les optimistes ajouteront: ce sera l’occasion de repartir à neuf.

Mais à toujours repartir à zéro, on ne va jamais nulle part.

Évidemment, il y aura toujours des souverainistes. Mais ils seront les gardiens d’une idée vaincue, réfugiée dans les marges, belle, pure et impuissante.

Qui peut assurer la survie du PQ comme grand parti politique? Ce devrait être une préoccupation de la course actuelle.

Tant que le PQ demeure un parti important, l’avenir reste ouvert.

Malgré ses immenses défauts, il incarne encore une noble idée.

 

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