Machine de loterie vidéo: une diminution, mais pas d’échéancier

Québec recule et ne distribuera pas 375 appareils de loterie vidéo supplémentaires dans les bars et prévoit diminuer le nombre d’ALV dans le futur.

«Pour répondre spécifiquement à la question de mon collègue, les 300 quelques appareils dont il parle vont rester dans leur entrepôt, il y aura des toiles d'araignée dessus, ils n'iront pas dans les bars du Québec», a lancé Philippe Couillard mercredi, questionné par François Legault.

Loto-Québec escomptait pourtant les recaser dans des bars grâce à une nouvelle règle qui autorise les tenanciers à détenir plus de cinq appareils. Ce ne sera pas le cas, a décidé M. Couillard.

Il a ajouté que cette réforme, qui va créer des «mini-casinos» selon la corporation des propriétaires de bars, brasseries et tavernes du Québec, permettra une «redistribution des appareils de loterie vidéo en allant vers une diminution de l’offre de jeu».

Le chef caquiste demande tout de même une diminution rapide du nombre d'AVL. «On est tous responsables d'avoir maintenu beaucoup trop longtemps les fameux appareils loto vidéo dans les bars. On connaît aujourd'hui les drames humains: des pères, des mères de famille qui vont se ruiner en jouant», a-t-il lancé.

M. Couillard a rétorqué que son nouveau règlement va permettre une redistribution «des appareils de loterie vidéo en allant vers une diminution de l'offre de jeu».

Or cette diminution de l’offre n’est pas encore chiffrée. Le ministre Leitao ne sait pas s’il s’agira d’une baisse de 200 ou de 2000 appareils. Il ne sait pas non plus à quel moment ce retrait sera annoncé, ni s’il commandera une étude avant de prendre sa décision. Ces machines procurent plus de 880 M$ à l’État québécois.

Des mini casinos

Alors que M. Couillard plaide pour une diminution du nombre de ces machines, qualifiées par le péquiste Jean-François Lisée de «morphine électronique ou le crack des joueurs», la corporation des propriétaires de bars estime plutôt qu’elle va bénéficier aux gros joueurs. «Les petits bars vont perdre leurs cinq machines et ça va se ramasser dans de gros salons de jeux», a déploré Jean-Jacques Beauchamp, son président. Il évalue que certains établissements pourraient avoir plus de 30 ou 40 d’ALV dans une salle ouverte, de véritable mini-casinos.

Il croit que Loto-Québec exigera toujours davantage de rentabilité auprès des tenanciers, une position «immorale» selon ce dernier. Il dénonce aussi le fait que Québec a annoncé son nouveau règlement sans avoir consulté son organisme.