Un Lavallois obèse morbide s'entraîne deux fois par semaine
Un obèse morbide qui a pesé 644 livres ne ressent pas encore les bienfaits de sa perte de poids
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Bien qu’il ait perdu 236 livres en 18 mois, un Lavallois obèse morbide ne ressent toujours pas les bienfaits physiques de son immense perte de poids.
«Je me sens comme si je pesais encore 644 livres, avoue Martin Lavoie. Je sais que j’ai maigri, mais j’ai hâte d’être rendu à un poids où je vais sentir une grosse différence, et me sentir bien.»
«Il faut dire que je pèse encore plus de 400 livres. C’est dur de se sentir en forme», ajoute-t-il.
Objectif presque atteint
Âgé de 44 ans, cet obèse morbide a pris sa vie en main en mars dernier et a subi une chirurgie bariatrique. Au plus lourd, il pesait 644 livres en mars 2015.
Sans détour, ce père avoue qu’il s’agissait de la seule option pour lui permettre de voir grandir ses enfants.
«J’aimerais ça sortir ou pratiquer un sport, mais je ne suis pas encore rendu au stade où je suis assez en forme pour le faire» - Martin Lavoie
Le Journal le suit dans son cheminement depuis février dernier. Six mois après la chirurgie, Martin Lavoie a maintenant perdu 236 livres, et la balance affiche 408 livres.
Bien qu’il sache qu’il passera assurément sous la barre des 400 livres avant son objectif (Noël), l’homme avoue que l’adaptation est ardue.
Habitué à ingérer jusqu’à 6000 calories par jour, il a toujours de la difficulté à manger, et peine à prendre 1300 calories.
«J’ai encore les yeux plus grands que la panse, avoue celui qui consulte désormais une psychothérapeute. Je prends de trop gros repas, et je sais que ça ne rentrera pas.»
Pour s’aider dans sa perte de poids, Martin Lavoie s’entraîne deux fois par semaine, à Boisbriand. Le Journal l’a suivi au cours d’une séance, mercredi dernier.
Contrairement à la majorité des sportifs, Martin Lavoie n’a pas besoin de rajouter du poids supplémentaire pour augmenter l’intensité de ses efforts.
«Il faut adapter les entraînements, en raison de son poids. Pour lui, un squat demande déjà plus d’efforts, dit l’entraîneur Cédric Touzin. Je trouve ça vraiment satisfaisant de voir qu’on peut changer une vie avec l’entraînement et de bonnes habitudes de vie. Je suis vraiment choyé.»
Martin Lavoie n’est pas un client «ordinaire» pour son entraîneur Cédric Touzin. «C’est le plus gros client que j’ai eu. Le plus dur du travail, c’est de le motiver à venir au gym, révèle-t-il. Mais quand il est là, il donne son 100 %. Il travaille fort.»
«Le fait qu’il côtoie des athlètes, ça va l’aider à continuer et à lui redonner confiance», ajoute M. Touzin.
Facteur de profession, Martin Lavoie a recommencé à travailler mercredi dernier, six mois après la chirurgie. Satisfait de sa journée, il avoue qu’il pensait ressentir davantage les bienfaits de la perte de poids au boulot.
«Ça s’est bien passé, mais je n’ai pas trouvé que c’était plus facile qu’avant. Mais mes collègues étaient bien impressionnés de mon look», sourit-il, ajoutant que ses chandails de travail sont rendus trop grands. «Ça a l’air d’une robe», plaisante-t-il.
Depuis mai dernier, Martin Lavoie s’entraîne deux fois par semaine (40 minutes) avec un entraîneur privé, dans un centre de conditionnement physique de Boisbriand. C’est toute une différence par rapport au printemps dernier, alors qu’il peinait à marcher jusqu’au bout de sa rue.
«Quand je viens au gym, je rushe. Je trouve ça dur, avoue-t-il sans détour. Même si le poids descend, je ne me sens pas plus énergique.»
Une des difficultés de Martin Lavoie est le fait qu’il ne peut pas boire beaucoup d’eau en raison de sa chirurgie. Au début, il pouvait prendre une seule gorgée durant l’entraînement. Une réalité qui force son entraîneur à adapter les séances.
Quelques chiffres