Du grand Carey Price
Théodore

D’une certaine façon, Carey Price a été la révélation de la Coupe du monde. Je ne croyais pas qu’il pouvait atteindre un si haut niveau de jeu aussi rapidement, et ce, après 10 mois d’absence de la compétition.
Price m’a grandement impressionné et il a joué un rôle important dans le triomphe d’Équipe Canada. Je m’attendais à une victoire facile sur l’Europe en finale, mais nos représentants n’ont pas offert leur meilleur hockey et Price a eu son gros mot à dire.
D’ailleurs, même si j’ai admiré les performances des gardiens Sergeï Bobrovsky (Russie) et Jaroslav Halak (Europe) au cours de ce tournoi, je dois constater que Price a été le meilleur gardien. Il n’a accordé que 7 buts en 5 matchs, repoussant 156 des 163 tirs dirigés vers lui pour une fiche monstrueuse de 5-0, ,957, 1,40. Wow!
Il était rouillé à son premier match préparatoire, mais il a progressé à un rythme étonnant par la suite. Il a toujours fait les arrêts clés et il n’a jamais donné le second but qui aurait donné des ailes à l’adversaire. Price a fait ce que Jonathan Quick a été incapable de faire chez les Américains.
Dans le match ultime, l’Europe aurait mérité la victoire, mais c’est Price qui a fait la différence avec ses 32 arrêts.
Zdeno Chara l’a battu en début de première période, mais le numéro 31 a limité les Européens à une avance de 1 à 0 jusqu’en fin de troisième, avant que Patrice Bergeron et Brad Marchand ne marquent deux buts dans les trois dernières minutes de jeu.
Juste avant le but de Marchand, Price a réalisé tout un arrêt devant un tir sur réception de Marian Hossa, qui était seul dans l’enclave et qui venait de recevoir une passe vive de Thomas Vanek. Price a lu le jeu à la perfection et il a bondi vers l’avant pour bloquer le beau tir de Hossa. C’était parfait techniquement et mentalement. Du grand Carey Price!
Un but de Hossa aurait provoqué la tenue d’un 3e match, mais Price n’a donné aucune chance aux Européens. C’est la marque des grands gardiens.
Imaginez la panique
On ne savait trop à quoi s’attendre de Price avant le tournoi et personne ne lui en aurait voulu s’il n’avait pas été brillant ou encore, si on lui avait préféré Corey Crawford ou Braden Holtby. Ça serait toutefois la panique, aujourd’hui, dans l’entourage du Canadien. On se poserait des tas de questions. On se demanderait tous si on reverrait le vrai Carey Price un jour.
Heureusement, la question ne se pose déjà plus. Bien sûr, il y a encore quelques petits détails à peaufiner, comme le disait l’entraîneur des gardiens Stéphane Waite.
Je crois que Price peut faire un peu mieux pour contrôler ses rebonds et rediriger les rondelles libres, ou encore intercepter la rondelle derrière son filet, mais il va régler ça rapidement.
Pas plus de 60 matchs
La seule question qui se pose maintenant concerne sa durabilité. Price sera-t-il en mesure de jouer une saison complète sans se blesser? Je ne peux répondre à ça, mais pour avoir suivi le tournoi à Toronto et pour avoir vu Price s’entraîner régulièrement, je peux vous dire qu’en deux semaines, je n’ai vu aucun signe de fragilité de sa part. Et il se comporte à l’entraînement comme vous l’avez vu dans le tournoi. Quand il voit la rondelle, il l’arrête.
Price est prêt, mais Michel Therrien devra bien l’utiliser. Il devra lui accorder du repos et idéalement, Price ne devrait pas jouer plus de 60 matchs.
–Propos recueillis par Gilles Moffet
Entrefilets
Brad Marchand, une vraie vedette
(JT) | Avant le tournoi de la Coupe du monde, je voyais Brad Marchand comme un excellent joueur de soutien, un gars avec du caractère qui pouvait marquer des buts, mais aujourd’hui, je le classe parmi les vedettes de la Ligue nationale. Il a connu de loin sa meilleure saison l’an dernier avec une récolte de 37 buts, mais ce qu’il a accompli aux côtés de Sidney Crosby et Patrice Bergeron pendant la Coupe du monde, est extraordinaire. Il a ouvert les yeux à bien du monde et à 28 ans, il est dans la force de l’âge.
Mon équipe d’étoiles
(JT) | Mon équipe d’étoiles de la Coupe du monde est très simple. À l’attaque, je choisis le trio de Sidney Crosby, Patrice Bergeron et Brad Marchand même si j’aurais aimé inclure Tomas Tatar de l’équipe Europe. À l’arrière, j’y vais avec Marc-Édouard Vlasic (Canada) et Roman Josi (Europe) et devant le filet, Carey Price.
Weber et Price, déjà des potes
(JT) | Le nouveau défenseur du Canadien Shea Weber a été solide tout au long du tournoi et vous l’avez vu comme moi, mais ce que j’ai aimé en coulisse, c’est de le voir souvent en compagnie de Carey Price. Ce sont deux grands leaders et lorsque les leaders d’une équipe poussent dans la même direction, c’est de bon augure pour la suite des choses. Espérons que Max Pacioretty, Andreï Markov et Alexeï Emelin iront dans le même sens. Ces trois-là n’ont pas connu un grand tournoi.
Vive le talent !
(JT) | J’aime l’approche de Hockey Canada de choisir des joueurs de talent plutôt que des spécialistes de 3e et 4e trios et la meilleure photo de cette approche est le but vainqueur de Brad Marchand dans le match ultime. Il n’y a pas un spécialiste de la défense qui aurait pu faire le jeu que Jonathan Toews a fait en infériorité numérique, soit de transporter la rondelle en zone adverse et la conserver jusqu’à ce que le tireur d’élite s’amène derrière lui et capitalise sur sa passe arrière. C’était du grand art. Quelle fin spectaculaire pour ce tournoi inoubliable!