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Faire du cinéma autrement

Marc Séguin
Le peintre Marc Séguin a réalisé un premier film, Stealing Alice, qu’il présentera un peu partout dans la province cet automne. Photo Martin Alarie


Peintre de renom et romancier à ses heures, Marc Séguin a soudainement eu envie d’explorer une autre forme d’art: le cinéma. Stealing Alice, son premier film qu’il a réalisé et produit par ses propres moyens, est présenté ces jours-ci au Festival du nouveau cinéma.

En entrevue au Journal, Marc Séguin insiste pour dire qu’il n’est pas cinéaste et qu’il voit ce film comme une création qui s’inscrit dans la continuité de son œuvre visuelle.

«J’ai créé le film comme un tableau, explique­­-t-il. Je l’ai tourné à mon ­rythme et avec la même liberté que j’ai quand je peins. C’est la raison pour laquelle­­ j’ai décidé de le produire moi même. Il n’y a aucun organisme qui aurait­­ accepté de financer un film qui n’avait pas de scénario et qui allait s’écrire de façon instinc­tive, au fur et à mesure que le tournage avance. Mais pour moi, c’était la seule façon­­ de le faire.»

Grand cinéphile, Marc Séguin n’avait jamais songé à réaliser un film jusqu’au jour où il a entendu l’actrice Fanny Mallette­­ lire un extrait d’un de ses romans­­, dans le cadre d’un événement.

«Je l’avais vue dans Grande Ourse, mais je ne la connaissais pas tellement comme actrice», se souvient-il.

«Elle lisait un passage assez trash du roman, avec sa petite voix et sa fragilité. Ç’a allumé un immense feu en moi. Dans mon ordinateur, j’ai ouvert un dossier­­ “Film”. J’y ai écrit des idées pendant quelques mois, jusqu’à ce que j’ai réuni une équipe pour tourner un film.»

Et quelle équipe! En plus de Fanny Mallette, qui joue le rôle principal du film, Stealing Alice réunit à l’écran ­Elisapie Isaac, Joëlle Paré Beaulieu, ­Fabien Cloutier, Gaston Lepage et ­même le cinéaste Denys Arcand.

«J’ai été chanceux, tant pour les ­acteurs que pour l’équipe technique, tout le monde a accepté tout de suite d’embarquer dans l’aventure.»

Une histoire de vengeance

Stealing Alice suit le parcours d’Alice (Fanny Mallette), une marchande d’art qui vole des œuvres «pour se venger du système économique».

Le film a été tourné dans quatre langues (anglais, français, inuktitut et italien), dans plusieurs villes du monde (Montréal, New York, Venise, L’Île-aux-Oies, le Vatican, etc.).

En plus d’avoir produit le film lui-même, Marc Séguin le ­distribuera de façon indépendante, en organisant des ­projections cet automne dans certaines salles du Québec. Il a bien essayé de trouver un distributeur pour l’aider à sortir son film, mais ses démarches n’ont pas été fructueuses.

«Je me suis fait dire des aberrations par des distributeurs qui auraient aimé que je change toutes sortes de choses dans le film. Je me suis rendu compte que tout est géré par des ­impératifs économiques. Et c’est ­triste pour un geste artistique.»

«À la base, je ne voulais même pas sortir le film. Ce sont des gens de l’équipe du film qui m’ont dit que je n’avais pas le droit de ne pas le montrer et qu’il fallait qu’il soit vu. J’ai dit: Ok, mais il faut trouver la bonne façon de le faire. On a donc loué des salles dans toute la province et les gens qui veulent voir le film n’ont qu’à aller acheter leur billet sur notre site internet (stealingalice.com). Je trouve que c’est la meilleure façon de partager cette œuvre avec le public.»

► Stealing Alice a été dévoilé en première mondiale vendredi soir au Festival du nouveau cinéma (FNC) et sera projeté de nouveau mercredi (le 12 octobre) à 14 h 30 au Cinéma du Parc.







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