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Comment le traité avec l’Europe nous affecte

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L’Accord économique et commercial global signé dimanche entrera en vigueur provisoirement jusqu’à ce que tous les membres de l’Union européenne ratifient l’accord. En attendant, environ 90 % de l’accord va s’appliquer. L’élimination des tarifs douaniers sur une grande partie des biens échangés entre le Canada et l’Union européenne sera le premier effet du traité.

Plus de voitures européennes

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Photo d'archives

Nous pourrions voir plus de voitures européennes comme BMW ou Volkswagen sur nos routes et à meilleur prix puisque les tarifs douaniers qui étaient de 6,1 % seront abolis avec l’accord, mentionne Armand de Mestral, titulaire de la Chaire Jean-Monnet en intégration économique internationale de l’Université McGill.

«Les entreprises qui fabriquent des pièces automobiles ou des voitures au Canada pourraient aussi en bénéficier de leur côté. Ça fonctionne dans les deux sens», ajoute Dennis DesRosiers, de la firme d’analyse Desrosiers Auto.

Des vêtements moins dispendieux

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Les tarifs douaniers de 16 % à 17 % qui étaient appliqués sur les vêtements, accessoires et chaussures fabriqués en Europe disparaîtront avec l’accord, mentionne Jean-Guy Côté, directeur associé à l’Institut du Québec. Les fourrures, les articles de cuir, ce qui inclut notamment les articles de voyage, n’auront plus de tarifs douaniers non plus, ce qui pourrait se refléter dans le prix.

Huile d’olive, foie gras et compagnie

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De nouveaux produits européens pourraient apparaître dans nos supermarchés.

«Les bières européennes, les huiles d’olive grecques ou espagnoles et le foie gras devraient avoir une meilleure visibilité sur nos tablettes», croit Pierre-Paul Proulx, spécialiste du commerce international.

Les consommateurs pourraient aussi profiter de la venue de céréales européennes et de poissons et crustacés.

Des milliers de tonnes de fromages

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Quelque 17 700 tonnes de fromages européens, dont 16 000 fromages fins, pourront entrer au pays chaque année sans droits de douane. L’arrivée de ces produits pourrait se faire assez rapi­dement, ce serait donc le premier effet que les consommateurs pourraient noter.

«On va pouvoir manger plus de fromages euro­péens, moins chers, et on aura accès à une plus grande variété de produits», résume Sylvain Charlebois, doyen de la faculté de management à l’Université Dalhousie.

Il est par ailleurs difficile de prévoir dans quelle mesure les consommateurs pourront profiter d’une baisse de prix sur ces produits, insiste Bertrand Montel chercheur indépendant en économie agroalimentaire.

«Ça va dépendre de la façon dont les distributeurs vont l’utiliser. Ils peuvent effectivement vendre les produits moins cher ou garder des marges confortables et réduire quelque peu le prix ou s’en servir pour faire des promotions», mentionne-t-il.

Les producteurs de lait et de fromages estiment qu’ils pourraient perdre 150 millions de dollars par année pour chacun des secteurs à cause de cette entente.

«On calcule qu’un producteur de lait moyen pourrait perdre entre 11 000 $ et 13 000 $ par année. Des fermes sont certainement menacées», déplore François Dumontier, porte-parole des Producteurs de lait du Québec.

Des ponts moins chers ?

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Les entreprises européennes pourront soumissionner sur des contrats publics importants en ingénierie, en transport, en comptabilité ou en informatique, notamment. Les services de santé et d’éducation sont exclus.

«On pourrait voir le prix de certains grands travaux publics, comme un pont, par exemple, baisser puisque plus d’entreprises pourront soumissionner», insiste Mathieu Arès, professeur agrégé à l’École de politique appliquée à l’Université de Sherbrooke.

Par ailleurs, le sociologue et auteur Simon-Pierre Savard-Tremblay s’inquiète qu’Hydro-Québec puisse elle aussi ouvrir certains de ses contrats à la concurrence étrangère.

«Le danger est qu’Hydro-Québec en vienne à se tourner plus vers une logique de marché, une recherche de profits. En tant que société d’État, elle est en mesure de favo­riser les entreprises d’ici, d’être un outil de développement économique, il se peut qu’elle oublie cet objectif en étant ouverte à l’Europe», soutient M. Savard-Tremblay.

À l’inverse, les entreprises canadiennes s’ouvrent à un marché 10 fois plus grand qu’actuellement. «Dans l’accord, c’est un des plus gros avantages pour nos entreprises québécoises, insiste Jean-Guy Côté, directeur associé à l’Institut du Québec.

Produits chimiques, métaux et bois

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Les produits chimiques, des acides, le fluor, les sulfites, entre autres, ainsi que les produits de plastique ne devraient plus avoir de frais de douanes.

Les métaux comme le fer et l’acier ne seraient plus taxés, de même que certains produits du bois dont les tarifs se situaient autour de 7 %.

Produits manufacturés et aéronautique

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Le Québec pourra mettre en valeur une de ses forces, notamment en ce qui concerne l’aérospatiale, avec une abolition des tarifs douaniers qui étaient d’environ 22 % auparavant.

Environ 99 % des produits industriels canadiens seront exemptés de taxes de douanes lors de leur arrivée en sol européen.

850 m$ ou plus pour les médicaments

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En ce moment, les compagnies pharmaceutiques peuvent détenir le brevet d’un médicament pendant 20 ans avant de permettre la commercialisation de médicaments génériques. L’accord rallongerait ce délai de deux ans, ce qui retarderait le moment où les Cana­diens pourraient profiter d’une baisse de prix du médicament, déplore le sociologue et auteur Simon-Pierre Savard-Tremblay.

Les Canadiens pourraient ainsi voir leurs dépenses en médicaments augmenter de 850 millions à 1,6 milliard de dollars annuellement, selon une étude menée par le Centre cana­dien de politiques alternatives.

«Les personnes âgées pourraient être particulièrement touchées par cette mesure», déplore M. Savard-Tremblay.

Produits alimentaires

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Les entreprises agroalimentaires cana­diennes pourraient être nombreuses à pouvoir profiter de l’accord.

Les tarifs douaniers sur plusieurs poissons et fruits de mer seront éliminés. Les 15 % de taxes à l’entrée du saumon et les 12 % sur les crevettes surgelées disparaîtront.

Le sirop d’érable n’aura plus de frais de douanes de 8 % et les 17,6 % de taxes sur les canneberges séchées seront aussi abolis.

Les céréales comme le blé, l’orge, l’avoine, le seigle ou le maïs sucré congelés perdront aussi progressivement leur tarif à l’entrée en Europe.

Les producteurs de porc et de bœuf auront aussi accès à de nouveaux marchés, car ils pourront envoyer respectivement 11 et 13 fois plus de leur viande vers l’Europe qu’ils ne le font présentement.


Importations

Avec l’accord, de nombreux produits européens pourront entrer au Cana­da sans droits de douane. Le traité modifiera aussi des politiques de propriété intellectuelle et ouvrira la porte aux entreprises européennes dans l’attribution de contrats publics.

Exportations

Les entreprises canadiennes pourront aussi profiter de l’accord pour envoyer sans frais de douanes de nombreux produits vers les pays de l’Union Européenne.

 

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