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L’angoisse de performance

L’angoisse de performance
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À l’ère où la performance occupe une place de choix dans la culture, tant au travail que dans la vie personnelle, il n’est pas étonnant qu’elle parvienne à se glisser sous les couvertures, le soir venu...

On a longtemps cru que l’angoisse de performance n’appartenait qu’aux hommes et à leurs érections ou éjaculations. Toutefois, de nombreuses femmes vivent également de grands stress en lien avec leur vie sexuelle. Peur de l’échec, du jugement ou tout simplement de ne pas avoir du plaisir, l’anxiété de performance mine les relations intimes et la confiance en soi de tout individu qui la ressent. Pourquoi? Que faire?

Peur, anxiété et angoisse

D’un point de vue psychologique, la peur, l’anxiété et l’angoisse sont trois choses distinctes. Les effets de chacune d’entre elles sur la vie d’une femme ou d’un homme provoquent malaises et inconforts, parfois difficilement gérables.

La peur est l’émotion forte qui survient lorsqu’il y a danger ou menace de danger. La peur est utile, car elle déclenche chez l’individu qui la ressent une chaîne de réactions utiles à la défense. Chez l’humain, la peur peut également se faire ressentir à la seule pensée du danger potentiel.

L’anxiété «est une émotion vague et déplaisante qui traduit de l’appréhension­­, de la détresse, une crainte diffuse et sans objet. L’anxiété peut être produite par ­diverses situations: une surabondance d’information qu’on ne ­parvient pas à traiter, la difficulté d’admettre certaines choses (comme la mort d’un proche), le sentiment d’impuissance, des événements imprévisibles ou incontrôlables dans notre vie, le sentiment de ne pas pouvoir faire face à un événement, etc. L’anxiété peut aussi résulter, et cela est proprement humain, de la construction imaginaire d’une situation qui n’existe pas, mais qui est redoutée. L’anxiété chronique peut aussi ­perturber les performances de ­plusieurs fonctions cognitives comme l’attention, la mémoire ou la résolution de problèmes.

L’anxiété se différencie de l’angoisse­­ par l’absence de modifications physiologiques (sensation d’étouffement, sueurs, accélération du pouls) qui ne manquent jamais­­ dans l’angoisse. En effet, l’angoisse se caractérise par l’intensité­­ du malaise psychique ressenti qui ­résulte d’une extrême inquiétude, d’un danger vague, mais imminent devant lequel on serait désarmé et impuissant. L’angoisse survient souvent sous forme de crises qui sont très difficiles à contrôler. ­L’individu a alors du mal à ana­lyser l’origine de son angoisse, et s’affole d’autant plus qu’il sent les palpitations, les sueurs et les ­tremblements l’envahir­­. L’angoissé se concentre alors sur le présent et ne peut plus assumer­­ qu’une tâche à la fois1.

Quantité et plaisir

Il arrive fréquemment que les femmes et les hommes qui souffrent d’angoisse de performance se sentent obnubilés par une fréquence – qu’ils jugent bien souvent­­ insuffisante, d’où un sentiment de culpabilité – de relations sexuelles. Ils ont l’impression de ne pas faire l’amour assez souvent, que leur partenaire s’en voit déçu, frustré. Que leur couple n’est pas «normal», donc qu’il court tout droit vers l’échec ou des problématiques ­majeures.

Le plaisir, aussi agréable et nécessaire­­ soit-il, lorsqu’il est vécu positivement, peut devenir une source d’anxiété si la personne le ressent comme un objectif à ­atteindre à tout prix et de façon précise. La pornographie contribue à accentuer cela: le plaisir devient alors l’unique but et on doit y parvenir par diverses prouesses – ­érections qui se maintiennent très longtemps, éjaculations qui tardent­­ à venir malgré l’excitation intense­­, les orgasmes puissants et bruyants... Bref, une vie sexuelle remplie d’illusions et de... mensonges­­.

L’anxiété ressentie devant un tel désir de performance ne peut qu’inhiber le plaisir de se retrouver simplement en relation avec l’autre. En situation de stress, le corps se crispe, l’esprit se ferme et il devient impossible de s’abandonner. La menace des émotions incon­trôlables provoque une réaction­­ en chaîne qui ne fait qu’aggraver les blocages et les réactions dysfonctionnelles.

Que faire ?

Naturellement, il est important d’aller chercher de l’aide si la situation­­, malgré les tentatives de solutions, se manifeste depuis plus de six mois. La sexothérapie s’avère ­efficace grâce à une éducation sexuelle appropriée ainsi que le ­développement de stratégies pour apprendre à gérer son anxiété.

1. Source: lecerveau.mcgill.ca

Gérer son anxiété

Voici quelques trucs qui ne remplaceront pas la thérapie, mais qui pourront être des pistes de réflexion)

  • apprenez à lâcher prise
  • écoutez votre corps et vos sensations – sans mettre l’accent­­ sur ce qui ne va pas
  • parlez avec votre partenaire de vos anxiétés ainsi que de vos peurs
  • utilisez différentes stratégies pour briser la glace et détendre l’atmosphère: le rire, la détente...

 

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