EN IMAGES | Mort du père de la révolution cubaine, Fidel Castro
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LA HAVANE, Cuba - Le père de la révolution cubaine, Fidel Castro, est décédé vendredi soir à La Havane, à l'âge de 90 ans, a annoncé son frère Raul.
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«Le commandant en chef de la révolution cubaine est décédé à 22 h 29 ce soir», a annoncé Raul Castro, actuel président cubain, sur l'antenne de la télévision nationale.
Il n’a pas révélé les causes décès, mais a précisé que sa dépouille serait incinérée, a rapporté l’AFP.
Dans les années 60, Fidel Castro a été l'un des principaux dirigeants de la révolution cubaine qui mit un terme au régime dictatorial du général Fulgencio Batista.
Le 2 décembre 1961, alors qu'il s'était défini comme un «marxiste-léniniste», il a annoncé que Cuba adoptait le communisme.
Connu pour avoir tenu son île d’une main de fer et s’être opposé aux États-Unis, il a longtemps bénéficié du soutien de plusieurs personnalités politiques comme Hugo Chavez, Evo Morales ou encore Nelson Mandela.
Pour ses soutiens, il symbolisait les espoirs du Tiers-Monde, mais pour ses opposants, son régime a rapidement pris un tournant autoritaire, enfermant bon nombre d’opposants.
Ses relations étaient très amicales avec Pierre Eliott Trudeau, ancien premier ministre du Canada. En 1976, en pleine guerre froide, M. Trudeau a rendu visite au «Comandante» et a apporté une aide de 4 millions de $ au pays. Leur amitié s’est poursuivie bien après : Fidel Castro s’était même rendu en 2000 à Montréal pour assister aux funérailles de Pierre Eliott Trudeau.
À la mi-novembre, Justin Trudeau avait rencontré Raul Castro lors d’une courte visite de deux jours sur l’île.
Il y a deux ans, les relations entre Cuba et son vieil ennemi, les États-Unis, s’étaient améliorées lorsque Washington et La Havane avaient annoncé conjointement leur rapprochement impliquant un assouplissement de l’embargo américain. En juillet 2015, leurs relations diplomatiques étaient à nouveau instaurées.
Limitant ses apparitions depuis un certain temps, Fidel Castro avait souffert d’une hémorragie intestinale en 2006, l’obligeant à léguer son pouvoir à son frère, après 31 ans passés à la tête de l’État. Il avait abandonné en avril 2011 ses dernières responsabilités officielles.
Les autorités cubaines ont décrété neuf jours de deuil national durant lesquels toutes les activités et spectacles publics seront interrompus. Ses funérailles auront lieu le 4 décembre à Santiago de Cuba.
La classe politique réagit
Tôt samedi matin, Justin Trudeau a exprimé son soutien à la famille et aux amis de M. Castro: «Fidel Castro, leader plus grand que nature, a consacré près d’un demi-siècle au service du peuple cubain. Révolutionnaire et orateur légendaire, M. Castro a réalisé d’importants progrès dans les domaines de l’éducation et des soins de santé sur son île natale. Bien qu’il était une figure controversée, ses partisans et ses détracteurs reconnaissaient son amour et son dévouement immenses envers le peuple cubain, qui éprouvait une affection profonde et durable pour “el Comandante”.»
Dans une publication officielle, le président des États-Unis, Barack Obama, a tenu à tendre une main amicale au peuple cubain, tout en mentionnant que «l'histoire jugera de l'impact de cet homme singulier sur le monde et le peuple autour de lui».
Le président élu Donald Trump a été un peu moins doux dans ses propos.
Il a débuté par ce simple gazouillis.
Il a ensuite dit que Castro «était un dictateur brutal qui a opprimé son propre peuple pendant près de 60 ans», et qu'il souhaitait que Cuba «puisse enfin amorcer sa quête vers la prospérité et la liberté».
Le gouverneur de la Floride, Rick Scott, a téléphoné au prochain président pour lui faire savoir qu'il aidera son équipe à mettre de l'avant un mouvement démocratique à Cuba.
Scott a aussi offert son message d'espoir au peuple cubain. Plus d'un million de Cubains résident dans la grande région de Miami, en Floride.
Les politiciens à travers le monde ont réagi à cette nouvelle.
La communauté cubaine de Miami célèbre
Les membres de la communauté cubaine à Miami sont immédiatement sortis dans les rues lorsqu’ils ont appris la nouvelle.
Une (très) grande majorité de Cubains de cette région se réjouissent d'ailleurs de la mort du dictateur.
«Les rues sont très festives, puisque plusieurs générations célèbrent la mort d’un dictateur. Pas la mort d’un individu, mais bien la mort d’un dictateur. Fidel Castro a influencé négativement la vie d’au moins quatre générations de Cubains, tant sur l’île qu’à l’extérieur», explique au Telegraph le maire de Miami, Tomas Regalado.
Plusieurs Cubains de tous âges sont donc bien heureux d’apprendre que ce dirigeant violent et oppressif est décédé.
«Des familles ont été divisées. Certaines personnes ont vu des membres de leur famille être tués, et d’autres ont passé de nombreuses années en prison. La plupart de ces cicatrices ne sont toujours pas guéries», justifie Regalado.
- Avec la collaboration de Marc-Antoine Turcotte