Le flair de Barry Trotz

L’entraîneur Barry Trotz, des Capitals de Washington, avait prévu que Carey Price serait au sommet de son art pour l’affrontement de samedi contre son équipe. Il connaît trop bien Price.

«Les fiers compétiteurs, les grands athlètes, réagissent toujours dans l’adversité. Après les événements de la veille, je savais que nous aurions tout un défi devant nous. J’ai connu Carey au tournoi de la Coupe du monde, j’ai dirigé Shea Weber à Nashville et en ­septembre dernier. Ce sont deux joueurs qui détestent la défaite et qui savent comment ­relancer leur formation.»

Trotz aurait souhaité se tromper, mais il avait une petite idée de ce qui se tramait dans la tête des deux joueurs.

Carey Price n’a pas pris quatre chemins pour expliquer, 24 heures plus tard, alors qu’il savourait ce gain de 2 à 1 contre Washington, qu’il avait été dégoûté par tout ce qui s’était produit la veille au Centre Bell.

Il a été clair et précis, on tourne la page et on continue.

Price en voulait à tout le monde et à lui-même. Il était en droit d’être furieux. Depuis le début de la saison, n’a-t-il pas sauvé les meubles en plusieurs occasions? N’avait-il pas le droit à un retour de l’ascenseur?

Deux théories

Entre-temps, il y a deux théories relativement à un changement de gardien. Price aurait sûrement préféré qu’on lui dise d’oublier la deuxième période et qu’il se prépare pour le match du lendemain à Washington.

Aucun gardien n’aime quitter un match au milieu d’une période. Par ailleurs, à 3 à 0, ­Michel Therrien croyait toujours aux chances de son équipe. Après tout, le match était disputé au Centre Bell, où le Tricolore connaît passablement de succès.

Mais, peut-on «humilier» le meilleur joueur de l’équipe devant son public?

Non. Sauf que Therrien a pris cette décision parce qu’il voulait «protéger» son gardien et aussi parce qu’il pensait au défi qu’aurait à relever son équipe à Washington.

Toujours est-il que tout s’est bien terminé.

Heureusement pour Therrien et pour les entraîneurs de l’équipe.

Les joueurs ont répondu à leur leader à Washington. Ils lui ont offert une belle protection, ils ont joué avec l’énergie du désespoir, ils se sont ajustés aux événements, notamment le manque de jugement de Nathan Beaulieu et la perte de Andreï Markov.

De quoi combler l’entraîneur...

Équipe surprise

Malgré cette solide performance au cours de laquelle ils ont limité Alex Ovechkin et son groupe à un seul but pour la première fois de la saison, le Canadien cède le pas au classement des forces... à une équipe que personne ne voyait dans le groupe des cinq meilleures de l’Association de l’Est.

Les Blue Jackets de Columbus, qui ont affronté les Canucks à Vancouver hier soir, ont remporté 19 victoires en 28 matchs cette saison. Ils ont inscrit 42 points sur une possibilité de 56.

Sergeï Bobrovski s’affiche parmi les meilleurs gardiens de la Ligue nationale au même titre que Carey Price, Devan Dubnyk et Tuukka Rask.

John Tortorella est présentement un des candidats au titre du meilleur entraîneur de l’année.

Ce n’est pas de la science-fiction, c’est la réalité.

Les Blue Jackets recevront dans quatre jours le Canadien à Columbus. Le Tricolore ­déteste les matchs du vendredi.

Oups!