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La tumeur a beaucoup réduit sans chirurgie

Pionnier pour un traitement par thérapie ciblée, le petit Karl a très bien répondu à la médication

Karl Lefebvre
La thérapie ciblée que reçoit Karl ne lui donne pas d’effets secondaires, sauf qu’il a maintenant les cheveux­­ tout frisés! Photo Le Journal de Montréal, Pierre-Paul Poulin


Un garçon de 8 ans qui avait une tumeur de 14 centimètres difficilement opérable à la base du cerveau a vu la masse fondre «comme neige au soleil» grâce à un simple médicament oral.

«On ne s’attendait pas à une réponse aussi marquée», avoue le Dr Jean-Pierre Farmer, neurochirurgien à l’Hôpital­­ de Montréal pour enfants (Children).

«Le plus dur, ç’a été l’annonce initiale [de la présence de la tumeur]. Après, ça n’a été que du positif», ajoute la mère du petit Karl Lefebvre, Josée Grenon.

Devenu gaucher

En août 2015, Karl a développé des problèmes au bras droit après une banale­­ collision avec une balançoire.

«J’avais un peu de picotements sur mon bras, c’est tout», raconte l’enfant.

«Il disait que ça piquait, mais c’était en fait de l’engourdissement», nuance sa mère.

Comme Karl ne se plaignait pas, la famille de Châteauguay est partie en week-end à l’extérieur quelques jours plus tard. Or, le séjour a vite dégénéré.

«Son épaule s’était affaissée, sa main était recroquevillée. Karl est droitier, mais il était devenu gaucher», dit Mme Grenon.

Dirigé au Children, Karl a passé une batterie d’examens. Le 31 août, le diagnostic inattendu est tombé: tumeur au cerveau de 14 cm.

«La semaine d’avant, on disait merci d’avoir un enfant en santé. Et là, ils nous annonçaient ça», se souvient le père Marc Lefebvre.

«Ç’a été un choc, dit Mme Grenon. J’ai entendu le mot tumeur et après je n’entendais plus rien.»

Située dans la moelle épinière (au cou) jusqu’à la base du cerveau­­, la tumeur touchait­­ sept vertèbres cervicales.

«Même si on pouvait opérer, les risques de séquelles étaient très élevés», dit le Dr Farmer.

Mais, il fallait faire quelque chose. La tumeur­­ mettait de la pression dans un endroit restreint et grossissait au détriment du cerveau.

«Si on ne l’enlevait pas au complet, elle allait­­ revenir», dit-il.

Le 11 septembre 2015, Karl a commencé une thérapie ciblée grâce à un médicament oral utilisé pour le cancer de la peau. Seuls deux autres enfants de l’hôpital avaient suivi ce traitement, mais ils avaient d’abord subi de la radiothérapie­­.

Réduction de 88 %

Résultat? La tumeur a réduit de 50 % en trois semaines.

«Elle a fondu comme neige au soleil. Les effets ont été très rapides», indique le Dr Farmer.

Plus d’un an plus tard, la tumeur a rétréci­­ de 88 %, mais Karl continue le traitement.

«On se donne deux ans, après il y aura une période d’attente. S’il n’y a pas de récidive, ça voudra dire qu’il est guéri, dit le Dr Farmer. Karl est un pionnier­­, il n’y a pas d’autre cas pour comparer.»

De son côté, Karl se dit en forme et continue la routine à l’école. Seul bémol­­, il a perdu de la motricité à la main droite.

«La beauté, c’est la résilience de Karl face à ce qui peut nous attendre dans le processus», conclut sa mère.

  • Karl Lefebvre
  • 8 ans
  • Châteauguay
  • Gangliogliome (tumeur­­ au cerveau)
  • Hôpital de Montréal pour enfants (CUSM)

« Quand ils nous ont annoncé le diagnostic, j’aurais vendu mon âme au diable­­ pour lui donner ma place. C’est la seule chose à laquelle je pensais. »
-Marc Lefebvre, le père de Karl







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