L'homme qui a pesé jusqu'à 644 livres est nostalgique de la nourriture

Un homme qui a perdu plus de 260 livres vit son tout premier temps des Fêtes depuis qu’il a subi une chirurgie bariatrique, un passage très difficile parce qu’il avait l’habitude de manger jusqu’à en avoir mal au ventre en cette période d’abondance.

«J’ai une énorme nostalgie, avoue Martin­­ Lavoie, qui appréhendait les vacances­­ de Noël depuis deux mois. J’aime la nourriture du temps des Fêtes plus que n’importe quoi d’autre. Je me défonçais beaucoup.»

Photo Chantal Poirier

Bien qu’il ne puisse plus manger autant, Martin Lavoie ne suit pas de régime particulier et ne se prive pas. Il s’intéresse toutefois aux calories des aliments. Sa nouvelle copine, Isabelle Ahier, l’encourage d’ailleurs dans sa réalité. «Quand j’ai envie de quelque chose, je le mange, même si c’est des chips. J’en mange, mais 10. Avant, manger 10 chips, ça aurait été une insulte», dit-il.

Se « péter la face »

«Le plus beau set-up pour se «péter la face» dans la nourriture, ce ne sera malheureusement pas cette année. Je vais manger de tout, mais je vais être frustré, c’est certain», ajoute-t-il.

Âgé de 44 ans, le Lavallois a pesé jusqu’à 644 livres, en mars 2015. En mars dernier, il a subi une chirurgie bariatrique qui a réduit son estomac de 80 %, la seule option qui lui restait pour avoir un avenir en santé.

Depuis février dernier, Le Journal le suit dans son cheminement de perte de poids.

Photo Chantal Poirier

Le plus difficile, c’est qu’un repas ne dure que quelques bouchées, après quoi l’homme de 44 ans se sent rassasié. Il a encore souvent des problèmes de digestion parce qu’il mange trop. «Je mangeais déjà pas mal de fruits et de légumes, j’aime ça, dit-il. Mais, un ananas, je mange deux tranches et je me sens comme si j’avais mangé trois ou quatre hamburgers.»

Premier constat: l’homme fond comme neige au soleil. La semaine­­ dernière, la balance­­ oscillait à 384 livres, soit une perte de 260 livres en moins de deux ans.

Un résultat très encourageant­­, puisqu’il s’était fixé l’objectif d’être sous la barre des 400 livres à Noël.

«Je suis vraiment content, surtout que j’ai beaucoup plus d’énergie», confie-t-il, comparativement aux derniers mois qui ont été plus difficiles.

Photo Chantal Poirier

Il y a un an, Martin aurait mangé quatre muffins au chocolat comme ceux-ci. Cette année, il peine à en manger la moitié d’un. «J’aurais aimé pouvoir manger à mon goût sans en avoir les répercussions. Il y en a des gens qui mangent beaucoup, mais qui n’engraissent pas. J’aurais aimé être comme ça», confie-t-il.

Déplacements faciles

Rencontré dans une épicerie de Laval la semaine dernière, Martin Lavoie n’avait aucun problème à se déplacer dans les allées.

Facteur de profession, l’homme avoue d’ailleurs qu’il pourrait facilement travailler deux ou trois heures de plus par jour sans problème.

«Je suis allé à la clinique dernièrement, et j’ai stationné presque un kilomètre plus loin, dit-il fièrement. J’ai marché tout ça! Avant, j’aurais payé 10 $ pour me stationner à la porte.»

Bien que la perte de poids fonctionne bien, Martin Lavoie avoue qu’il ne s’attendait pas à ce que la bataille psychologique soit aussi difficile.

«C’est de la frustration, dit-il. Je suis soigné dans mon corps, mais pas dans ma tête. Ils ne m’avaient pas dit ça à l’opération, mais c’est là que ça se passe.»

Au cours de l’automne, M. Lavoie a eu des séances de psychothérapie et réfléchit à poursuivre en janvier. Pour la suite, l’homme qui a une nouvelle copine veut mettre «sa vie d’obèse» derrière lui le plus rapidement possible.

Photo Chantal Poirier

Bûche de Noël, ragoût de boulettes, sucre à la crème: Martin Lavoie adore la nourriture du temps des Fêtes et appréhende les moments assis à table, les jours à venir.

Moins de 400 livres

«Je ne veux plus avoir à penser en fonction d’un obèse, mais juste comme un gars enveloppé, dit celui qui rêve de rechausser­­ des patins. Je suis un excellent patineur, mais j’ai peur de ne pas être solide sur mes jambes.»

Son prochain objectif? Peser moins de 300 livres d’ici l’été prochain.

«Je vais faire tout ce qu’il faut, assure-t-il. Je veux avoir une vie normale le plus vite possible.»

Pour suivre Martin dans sa perte de poids sur Facebook: «Martin Lavoie parcours bariatrique».

Photo Chantal Poirier

Depuis la chirurgie bariatrique, le Lavallois a beaucoup de difficulté à digérer de l’eau «régulière» pour une raison qu’il ignore. Ainsi, il s’est tourné vers l’eau pétillante. «C’est un peu mon sauveur, avoue-t-il. C’est zéro calorie, mais c’est quand même le fun à boire.»