/news/currentevents

Le policier n’aurait pas dû frapper à la tête, dit un expert

L’agent Guillaume St-Louis devrait témoigner pour sa défense le 1er février prochain, au palais de justice de Joliette.
Photo Agence QMI, MARTIN ALARIE L’agent Guillaume St-Louis devrait témoigner pour sa défense le 1er février prochain, au palais de justice de Joliette.

Coup d'oeil sur cet article

Le policier de la SQ accusé d’avoir battu un père de famille n’aurait jamais dû le frapper à la tête avec son bâton, affirme un expert en emploi de la force.

«Le fait de donner un coup à la tête dans les circonstances [décrites à la cour] ne correspond pas à l’enseignement de l’École nationale de police du Québec», soutient Roger Bujold, qui enseigne justement à l’ENPQ.

Ce retraité de la police de Montréal témoignait vendredi, au deuxième jour du procès de l’agent Guillaume St-Louis.

St-Louis est accusé de voies de fait armées et causant des lésions à l’endroit du citoyen Alexandre Hébert.

Le policier de la Sûreté du Québec, qui œuvrait au poste de Lavaltrie, fait aussi face à un chef d’utilisation négligente d’une arme, soit son bâton télescopique.

M. Hébert a eu maille à partir avec l’agent St-Louis le 9 décembre 2014, lors d’une interception pour des vitres trop teintées. Il s’en allait reconduire sa fille de 11 mois à sa garderie de Lanoraie.

Le père de famille n’avait pas ses papiers d’identification, et l’agent St-Louis lui a ordonné de sortir de son Acura TL.

Mais la situation aurait rapidement dégénéré.

Le policier maintenant âgé de 35 ans lui aurait arraché ses lunettes et aspergé du poivre de Cayenne dans l’œil, avant de le rouer de coups avec son bâton télescopique. La victime a parlé d’au moins une dizaine de coups aux jambes et au dos, suivis de trois coups à la tête, alors qu’il était étendu au sol.

« Sans-dessein »

Le citoyen a eu une fracture de l’index gauche et deux lacérations à la tête.

Jeudi, Alexandre Hébert a admis au juge Carol Richer avoir insulté l’agent au cours de l’intervention, notamment en le traitant de «sans-dessein» et de «fou».

«L’utilisation du [poivre de Cayenne] peut être conciliable avec les enseignements [de l’ENPQ] si l’individu est agressif. Des insultes n’en justifient pas l’utilisation», a affirmé M. Bujold.

Pas en danger de mort

Quant aux coups de bâton télescopique à la tête, ils sont enseignés à l’ENPQ depuis 2011, a-t-il expliqué. Mais ils ne devraient être utilisés que si l’agent risque d’être sérieusement blessé ou si sa vie est en danger. «Il n’a pas été démontré que l’agent St-Louis était dans [cette] situation...» a conclu M. Bujold.

Contre-interrogé par Me Nadine Touma, de la défense, l’expert en emploi de la force a maintenu sa position.

«Est-ce que l’épuisement du policier, qui tente de maîtriser un individu au sol [depuis sept minutes] peut raisonnablement lui faire craindre pour sa sécurité, s’il perd le combat un à un?» a demandé la criminaliste.

«Poussé à l’extrême, oui», a répondu M. Bujold, en précisant que l’agent St-Louis aurait plutôt dû se positionner en retrait et demander des renforts.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.