Le fabuleux destin d’un crooner syrien
Originaire d’Alep, le chanteur Matt Mardini habite au Québec depuis 2012
L’histoire de Matt Mardini n’est pas banale. Né à Alep, en Syrie, il a immigré au Canada en 2012 après avoir épousé une Québécoise d’origine syrienne. Samedi, ce passionné de musique réalisera son rêve de chanter au Centre Bell lors du gala de boxe Butler c. Cook.
Matt Mardini a vécu toute sa vie à Alep, en Syrie. Après avoir connu une enfance qu’il qualifie de «parfaite», sa vie a changé en un clin d’œil, le 23 décembre 2011.
À quelques heures de Noël, un double attentat-suicide est survenu à Damas, où le chanteur se trouvait pour une prestation dans un hôtel. La frappe a fait 44 victimes.
«Les bombes ont explosé près de mon hôtel, dit-il. Toutes les fenêtres ont été fracassées.»
Quelques mois plus tard, Matt Mardini, qui venait tout juste d’épouser une Québécoise d’origine syrienne, a décidé de quitter son pays pour le Québec. C’est à Montréal que le couple a décidé de fonder sa famille.
Aujourd’hui, il est père de deux enfants de trois ans et demi et d’un an, Joseph et Jacob. «Mon plus vieux parle déjà trois langues», dit-il fièrement. Ses parents ont aussi immigré à Montréal l’an dernier, grâce au programme pour les réfugiés syriens.
Crooner en français
Matt Mardini s’adonne au chant de style crooner depuis une quinzaine d’années. En Syrie, il a chanté pendant huit ans pour les hôtels Sheraton. Dans son répertoire, on trouve des chansons d’Elvis et de Sinatra, mais aussi d’Aznavour, Brel, Piaf et Dassin.
Le 28 janvier prochain, il chantera au Centre Bell entre les combats du gala de boxe Butler c. Cook. Il interprétera des reprises, dont Eye of the Tiger, à la sauce crooner. «Le propriétaire de Eye of the Tiger Management (le promoteur du gala) m’a invité après m’avoir vu chanter dans un événement privé», dit-il.
Bien installé au Canada depuis plus de quatre ans, Matt Mardini se désole de toute l’horreur qui se déroule en Syrie.
«Ce n’est pas facile d’accepter ce qui se passe, indique celui qui a encore quelques cousins à Alep. Mais je suis quelqu’un de positif. J’espère toujours que le pays va s’en sortir.»
Si la guerre n’avait pas éclaté en Syrie, Matt Mardini y vivrait toujours. «Mais c’est le destin. Je suis tellement fier d’être ici maintenant, dans ce pays qui ouvre la porte aux immigrants.»
► Matt Mardini chantera lors du gala de boxe Butler c. Cook, le 28 janvier, au Centre Bell. Le chanteur se produit aussi tous les jeudis et samedis à l’hôtel Les Trois Tilleuls, à Saint-Marc-sur-Richelieu.
► Pour plus d’infos: matt-mardini.com