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Attentat à Québec: sauvé par un coup de fil

Attentat à Québec: sauvé par un coup de fil
Annie T Roussel

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Kais Chaouache, un juriste tunisien, a eu la vie sauve dimanche soir grâce à un coup de fil qui a duré plus longtemps que prévu.

Sept jours sur sept, Kais ne rate jamais la prière d’Al Isha, dernière des cinq prières quotidiennes musulmanes de la journée, à la grande mosquée de Québec. Dimanche, il est arrivé à 19 h 15 devant l’édifice du chemin Sainte-Foy, soit 15 bonnes minutes avant le début de la prière.

«J’avais soif. Je suis allé au dépanneur pour acheter à boire. Mon téléphone a sonné en même temps. C’était quelqu’un qui m’appelait de la Tunisie pour me poser des questions sur les procédures d’immigration pour sa fille», décrit-il.

La communication, qui devait initialement durer une dizaine de minutes, s’est éternisée. Elle fut tellement longue que Kais a manqué la prière. «Le monsieur à l’autre bout du fil entendait des bruits de sirène de police et d’ambulance. Je lui ai expliqué que ceci montre à quel point Québec est une ville sécuritaire. La preuve? Pour n’importe quelle fausse alerte, on envoie plein de policiers pour faire des vérifications», croit-il à ce moment-là.

30 appels manqués

Le Tunisien découvre par la suite que le Chemin Sainte-Foy est bloqué et que l’accès à la mosquée est impossible. Certain qu’il s’agit d’un simple accident de la route, il rebrousse chemin vers son domicile en oubliant de remettre la sonnerie de son téléphone en marche. «En arrivant chez moi, j’ai réalisé que j’avais manqué 30 appels de mon épouse. Elle n’arrêtait pas de pleurer en essayant de me joindre et elle était certaine que j’étais à l’intérieur de la mosquée», décrit-il, ému.

À ce moment de la soirée, l’information de la tuerie commençait à se propager comme une traînée de poudre. Et Kais réalisait, avec effroi, que la vie peut parfois tenir à un (coup de) fil.