Jean-François Lisée propose des CV anonymes et un guichet unique de reconnaissance des acquis
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MONTRÉAL – Afin de favoriser l’intégration en emploi des personnes immigrantes, le chef du Parti québécois a mis de l’avant une vingtaine de mesures, dont celle de créer un guichet unique pour la reconnaissance des acquis et un projet pilote de curriculum vitae anonyme pour éradiquer la discrimination à l’embauche.
Selon lui, les événements de la semaine dernière, qui ont fait six victimes dans une attaque perpétrée dans une mosquée de Québec, viennent créer un contexte favorable pour la mise en œuvre de nouvelles mesures pour contrer le racisme et la discrimination.
«Nous avons eu une prise de conscience très forte qu’il y avait dans notre société des traces de racisme et de discrimination qu’il convient de faire reculer», a déclaré Jean-François Lisée, lundi, dans un point de presse tenu à la permanence du PQ à Montréal.
Plusieurs éléments proposés suggèrent une approche punitive, comme l’imposition d’amendes qui viendraient sanctionner la discrimination à l’embauche ou encore d’interdire aux entreprises d’imposer, dans un appel de candidatures, l’exigence de posséder une première expérience canadienne en emploi.
«Cette exigence est un des obstacles à l’emploi», a affirmé M. Lisée.
Il importe aussi pour le PQ de mettre sur pied un guichet unique de reconnaissance des acquis et des qualifications des immigrants reçus, mais aussi d'informer les futurs candidats à l'immigration des démarches nécessaires pour obtenir cette reconnaissance de leurs diplômes et expériences.
Parmi les autres suggestions avancées, le chef péquiste a lancé l’idée d'un projet pilote de curriculum vitae anonyme. Un candidat ne pourrait pas être écarté à la seule lecture de son nom. Les entreprises qui le désirent pourraient par exemple obtenir un service de présélection des candidats, avec le concours du Centre local d’emplois.
Dans une perspective à plus long terme, Jean-François Lisée a recommandé d’inculquer aux jeunes une culture du respect et de l’ouverture par la voie d’un nouveau cours sur la citoyenneté. Ce cours viendrait remplacer le cours «Éthique et culture religieuse» et proposerait de traiter de citoyenneté québécoise, d’égalité entre les hommes et les femmes, de démocratie et de sexualité.
Parmi les 20 mesures énumérées, il a aussi été question d’inciter le public à utiliser les réseaux sociaux pour opposer un contre-discours aux propos jugés racistes et discriminatoires, afin de marginaliser ceux qui répandent de tels propos.