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Incursion dans les coulisses de la télé



Inspirée par sa longue expérience de scénariste, la romancière Suzanne Aubry — auteure de la série à succès Fanette — entraîne ses lecteurs dans les coulisses du monde de la télé et des auteurs fantômes dans son nouveau roman, Je est une autre.

Anaïs, 37 ans, célibataire, sans enfants, est devenue scénariste même si ses parents rêvaient qu’elle devienne écrivaine. Un jour, elle accueille par compassion un amuseur public rencontré dans un parc et un chien sans collier. Les deux vivent maintenant à ses crochets.

Vite enceinte, sans travail depuis un an, Anaïs accepte à regret de devenir une auteure fantôme pour Patricia M, une productrice célèbre. D’un mensonge à l’autre, elle se retrouve prise dans un engrenage et membre d’un jury de télévision à Cannes.

Elle y rencontre un vieux scénariste désabusé et un réalisateur tchèque rebelle et porté sur la bouteille. Mais c’est à Paris qu’elle fera une rencontre significative: celle d’un professeur de littérature qui lui ouvrira les portes de l’amour et de l’écriture romanesque.

Suzanne Aubry, avec brio, nous délecte de quantité d’anecdotes et de situations loufoques dans ce roman sensible traitant de la quête d’identité et des tiraillements entre la vérité et les mensonges.

«J’ai toujours un roman en tête pendant que j’en écris un autre... je prends des petites notes et ça finit par fleurir. Mon roman s’écrit dans ma tête longtemps avant que je le mette sur un papier. Mais l’idée de mettre une scénariste en scène et de parler un peu de mon expérience de scénariste (indirectement, bien sûr, c’est un personnage), ça m’amusait», explique-t-elle en entrevue.

Plus d’humour

Elle avait aussi envie de faire connaître aux lecteurs un autre aspect de son écriture: son sens de l’humour. «J’en ai beaucoup et on dirait que la gravité de mon roman Ma vie est entre tes mains et le fait que Fanette soit une saga historique, je pouvais mettre des touches d’humour ici et là, mais ce n’était pas vraiment exploré.»

Elle a plongé dans le registre de l’ironie. «Ça m’a fait vraiment du bien. C’était très agréable. C’est un roman très contemporain et très personnel dans le ton. J’ai choisi le “je” délibérément. Ce n’est pas le plus facile. Mais chaque roman a son propre univers, amène sa propre définition.»

Le «je» l’obligeait encore plus à se mettre dans la peau du personnage. «Il y a de moi là-dedans, mais en même temps, ce n’est pas moi: c’est un personnage, c’est transposé. Mais le “je” devenait compromettant, et j’aimais l’idée de prendre un risque en écriture. Il faut essayer des choses différentes et le thème s’y prêtait merveilleusement bien.»

Liberté

Suzanne Aubry a adoré écrire pour la télé, mais apprécie la reconnaissance extraordinaire et la liberté que lui apporte la littérature. «Ce n’est pas une grosse machine, ce n’est pas un gros budget. Ça voyage léger, les romans, et ça voyage tout court. On fait voyager nos lecteurs, mais nos romans voyagent aussi. Quand tu es publiée en France, il y a une autre porte qui s’ouvre. Le voyage continue.»

La romancière considère qu’elle est dans une période très épanouie de sa vie, non seulement sur le plan créateur, mais sur le plan de sa vie personnelle. «Tout le monde a des difficultés, des obstacles et des malheurs, mais je dois dire que je suis dans une bonne période de ma vie. Je me sens au “top” de ma créativité.»

  • Suzanne Aubry a écrit les sept tomes de la série Fanette, qui se sont vendus à plus de 95 000 exemplaires.
  • Son roman Ma vie est entre tes mains a été finaliste pour le Prix des cinq continents de la Francophonie 2016. Il a été publié en France aux Éditions Robert Laffont.






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