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Six mois de prison pour avoir menacé une trans sur Twitter

Dans ses messages, l’accusé avait dit à la victime de «crever»

Michelle Blanc se réjouit du message envoyé par le juge à ceux qui utilisent les réseaux sociaux pour harceler les gens.
Photo d'archives, Ben Pelosse Michelle Blanc se réjouit du message envoyé par le juge à ceux qui utilisent les réseaux sociaux pour harceler les gens.

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JOLIETTE | Un homme devra passer six mois en prison et ne pourra aller sur les réseaux sociaux pendant trois ans pour avoir entre autres dit sur Twitter à une blogueuse trans de «décrisser de l’espace public».

Érick Poulin, 41 ans, a envoyé une vingtaine de tweets haineux en mai 2013 à la conférencière et blogueuse trans Michelle Blanc. Celle-ci s’apprêtait alors à prononcer une conférence.

«Crève», «Non, tu ne seras pas toujours là, tu te trompes», «Je veux que tu décrisses de l'espace public» sont des messages que l’individu a écrits à la victime.

C'est toutefois lorsque M. Poulin, un homme de Saint-Prosper dans Chaudière-Appalache, a mentionné son intention d’attendre Michelle Blanc après la conférence qu’elle donnait qu’elle a décidé de porter plainte à la police.

À ce moment précis, elle ne se sentait plus en sécurité.

Pour la conférencière Michelle Blanc, l’arrivée de Donald Trump au pouvoir légitimise la haine et encourage ce type de comportement.

Selon elle, il est encore plus important que jamais de dénoncer les messages haineux lancés sur les réseaux sociaux.

Selon elle, Donald Trump est devenu président des États-Unis en valorisant tout ce qui est haineux et la société ne va pas dans le bon chemin si l’on continue de permettre des menaces aussi gratuites envers les minorités sur les réseaux sociaux.

Mme Blanc est très fière du jugement qui a été rendu vendredi. Elle souhaite que le message envoyé soit clair et qu’il puisse sauver des vies humaines.

Éléments destructeurs

«La cyberintimidation et le cyberharcèlement détruisent des vies. La différence, c’est que les jeunes en parlent sur les réseaux sociaux, car ils sont habitués. Les adultes eux finissent par se tirer une balle dans la tête et ce n’est pas médiatisé», a ajouté la conférencière et auteure.

Des gens ciblés

Selon Michelle Blanc, les transgenres sont plus à risque de subir de l’intimidation sous toutes ses formes.

D’ailleurs depuis sa transformation il y a huit ans, elle a dû se rendre devant un juge à trois reprises pour des causes d’intimidation et de harcèlement.

Elle a eu gain de cause chaque fois. «Avant de mourir, je vais me rappeler les gens que j’ai sauvés parce que je me suis tenue debout pour la cause des transgenres», dit sur un ton catégorique Michelle Blanc.

Pour sa part, Érick Poulin avait plusieurs antécédents criminels notamment pour bris de probation.

Il devra purger une peine de six mois de prion et il ne pourra visiter les réseaux sociaux pendant trois ans.