Les policiers ontariens invités à partager leurs informations obtenues par «carding»
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TORONTO – Les corps policiers municipaux de l’Ontario qui s’adonnent à la pratique controversée du «carding», consistant à vérifier l’identité d’une personne sans motif apparent, sont invités à partager leurs informations avec les agences de renseignement canadiennes.
Cette façon de procéder apparaît dans le plan de contre-terrorisme de l’Ontario, que le Toronto Star a pu consulter.
Selon ce document, les corps policiers municipaux devraient fournir toute information pertinente glanée lors de vérifications de routine dans la rue ou lors d’interpellations, notamment pour des infractions routières, à différentes agences. Du nombre, on dénote la section antiterroriste de la police provinciale de l’Ontario, la Gendarmerie royale du Canada et le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).
Un ancien directeur adjoint du SCRS, Andy Ellis, a soutenu en entrevue avec le Star ne pas pouvoir donner d’exemple d’informations transmises par les policiers municipaux, mais a assuré qu’elles ont parfois été «cruciales» pour faire avancer des dossiers de sécurité nationale.
Un avocat membre de l’organisme Law Union of Ontario, Paul Copeland, a affirmé ne pas être surpris de voir les informations amassées dans la rue être utilisées de la sorte. «Toute la question, c’est de déterminer quelles informations le gouvernement devrait pouvoir amasser et quelles mesures de contrôle instaurer», a-t-il fait valoir.
Le «carding» est une pratique controversée en Ontario. À Toronto, des analyses menées par le «Toronto Star» ont démontré que les Noirs sont beaucoup plus susceptibles d’être arrêtés que les Blancs pour des vérifications d'identité. Devant la controverse, la police a suspendu cette pratique en 2015.