Un joueur transformé
Après l’élimination des Rangers il y a un an face aux Penguins de Pittsburgh, en première ronde, la direction de l’équipe a fait le tour de la LNH pour savoir si une formation était intéressée aux services de Rick Nash.
Il lui restait deux années de contrat, avec un salaire de 7,8 millions $ par saison et, comme prévu, les 29 autres formations de la LNH ont refusé d’acquérir ses services.
Les Rangers qui avaient besoin d’espace sous le plafond salarial ont donc été forcés de garder Rick Nash et ont transigé Derick Brassard aux Sénateurs en retour de Mika Zibanejad.
Aujourd’hui, la direction de la formation new-yorkaise doit se frotter les mains d’avoir été forcée de conserver ses services alors que le joueur de 32 ans a probablement connu ses meilleurs moments en séries en carrière, face au Canadien.
HEUREUX DE SES SUCCÈS
Les joueurs de 30 ans et plus n’ont pas une bonne réputation aux yeux des dirigeants des équipes de la Ligue nationale.
Une statistique qui a fait le tour des directeurs généraux révèle que les joueurs connaissent leurs meilleures saisons avant l’âge de 28 ans.
C’est probablement vrai lorsqu’on regarde la moyenne des points par match mais cette statistique n’indique pas la qualité du jeu des joueurs qui ont plus d’expérience. Rick Nash est un bon exemple.
À 32 ans, il n’amasse pas autant de points qu’avant mais il n’est plus seulement un joueur qui se concentre uniquement sur ses atouts offensifs, bien au contraire. Maintenant il utilise beaucoup plus son corps pour aller chercher les rondelles dans les coins et il fait partie intégrale du désavantage numérique des Rangers.
Une transformation qui est payante pour lui aujourd’hui.
«Lorsque je suis arrivé dans cette ligue (en 2002) tout le monde avait plus de 30 ans, m’a souligné Rick Nash, dans le vestiaire des Rangers samedi soir. Mais tout ça a changé avec le plafond salarial qui oblige les dirigeants à prendre des jeunes joueurs qui ne coûtent pas cher pour économiser des sous. Mais aujourd’hui, je peux vous dire que je n’ai jamais été aussi bon dans tous les aspects de mon jeu. Je suis maintenant un joueur complet qui évolue dans toutes les situations. Je me sens parfaitement à ma place avec tous les jeunes dans cette ligue alors que mon niveau d’énergie est très élevé.»
APPRÉCIÉ DE TOUS MAINTENANT
Il est rare qu’un joueur soit aussi élogieux envers sa propre personne mais Rick Nash est fier d’avoir permis à son équipe de battre les Canadiens. Il n’y a pas si longtemps, il était invisible en série.
Oui, il amassait des points mais il ne s’impliquait pas physiquement comme il le fait aujourd’hui. Il attendait que la rondelle vienne à lui, ce qui rendait fous ses entraîneurs . Aujourd’hui, Alain Vigneault est heureux de voir que Rick Nash travaille dans les deux sens de la patinoire et ses coéquipiers sont élogieux à son endroit.
«C’était tout simplement une bête dans cette série face aux Canadiens, souligne Derek Stepan. J’ai vu tous ses matchs en série avec les Rangers et maintenant il est récompensé pour ses efforts. Lorsqu’il a la rondelle sur son bâton, il est difficile à arrêter et il fait des gros jeux pour nous. C’est pourquoi il est une super vedette à mes yeux.»
Rick Nash termine donc la série avec deux buts et une passe en six matchs, mais il faut regarder au-delà des statistiques dans son cas. Les batailles avec les défenseurs des Canadiens ont été nombreuses le long des bandes et très souvent c’est lui qui sortait avec la rondelle.
Une véritable guerre de tranchées qui s’est terminée en faveur des Rangers. L’expérience a probablement fait la différence dans cette série qui redonne espoir aux partisans des Blue Shirt.
UN DOSSIER CHAUD
Lorsqu’une équipe est éliminée en première ronde, il est impossible pour les dirigeants de se dire fier du travail accompli. On va parler beaucoup du contrat de Carey Price ainsi que la possibilité de revoir Alex Radulov avec le Canadien; et Marc Bergevin aura de grosses décisions à prendre dans les prochaines semaines, particulièrement dans le dossier d’Alex Galchenyuk. On parle ici d’un joueur qui a maintenant la réputation de disparaître lorsque ça compte, lui qui n’a pas marqué à ses seize derniers matchs en série, n’amassant que cinq passes durant cette séquence. Maintenant qu’il a terminé son contrat de transition, Galchenyuk veut évidemment passer à la caisse. La question est de savoir si vous seriez prêts à lui donner un contrat d’au moins six ans qui va lui rapporter plus de six millions de dollars par saison? L’autre question est de savoir si, au-delà de ses demandes salariales et peu importe ce qu’elles sont, son avenir est à Montréal ou ailleurs?
UN CHANGEMENT SALUTAIRE
Le 1er février, le directeur général des Blues, Doug Armstrong, a congédié son entraîneur-chef Ken Hitchcock pour le remplacer par Mike Yeo. Il a aussi remercié son entraîneur des gardiens, Jim Corsi, pour le remplacer par Martin Brodeur. Depuis ces changements, le gardien de but Jake Allen est invincible. Il a remporté 15 des 20 matchs qu’il a disputé et a une moyenne de 1,40 avec un pourcentage d’arrêts de ,940 %. Doug Armstrong doit se frotter les mains d’avoir permis à Martin Brodeur de terminer sa carrière avec les Blues et aussi de lui avoir donné un poste de directeur général adjoint.
BLÂMER LA COUPE DU MONDE ?
Ce n’est peut-être qu’une coïncidence mais la grande majorité des formations de la LNH qui ont envoyé beaucoup de joueurs à la Coupe du monde en septembre n’ont pas connu beaucoup de succès en saison ou lors des séries. Le Lightning et les Blackhawks ont envoyé chacun 12 joueurs et, visiblement, ces équipes ont manqué d’essence dans le réservoir. Des 10 formations qui avaient sept joueurs et plus à la Coupe du monde, il n’en reste que deux à jouer encore, soit les Blues et les Capitals. C’est peut-être une conclusion facile mais je suis convaincu que ce mois supplémentaire de hockey a taxé les joueurs et particulièrement les vétérans. J’adore ce tournoi mais le prix à payer est très élevé pour bien des équipes présentement.