Un meurtre qui a changé la famille de la victime
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Le Montréalais coupable d’avoir tué son voisin qu’il croyait voir tourner autour de sa femme a également anéanti tous les rêves des enfants de la victime, a témoigné l’un d’eux lundi.
«Mon père était un homme remarquable, toujours souriant et quand nous avons appris sa mort, c’était comme si on avait poussé notre famille dans le vide», a dit en pleurs la fille de Jeyrasan Manikarajah.
La jeune femme témoignait aux plaidoiries sur la peine à imposer à Amalan Thandapanithesigar pour un meurtre brutal commis dans une ruelle de l’arrondissement Côte-des-Neiges à Montréal, le 23 juin 2014.
Dans les jours précédant le drame, le meurtrier s’est convaincu que l’homme harcelait sa femme.
«Je suis humain, ne me fais pas devenir un animal», avait-il dit.
Le jour fatidique, il est allé le confronter et l’a poignardé six fois, notamment dans le dos. Il a ensuite frappé le corps gisant au sol avant d’aller boire une bière froide dans un bar juste à côté du lieu du meurtre.
«On a pleuré, a témoigné la fille de M. Manikarajah en se rappelant toute l’attention que le père donnait à ses enfants. On ne mérite pas cela, je vous en prie, faites-nous justice. »
Prison à vie
Comme Thandapanithesigar a été reconnu coupable de meurtre au deuxième degré, il écopera automatiquement de la prison à vie. Le juge Jean-François Buffoni doit toutefois déterminer combien d’années le meurtrier devra purger avant d’être admissible à une libération conditionnelle.
Et pour Me Dennis Galiatsatos de la poursuite, Thandapanithesigar devrait attendre 17 ans. «Il a tué un réfugié qui avait quitté son pays pour fuir la guerre civile parce qu’il se sentait insulté, c’est quelqu’un qui est allé boire une bière froide juste après», a plaidé le procureur.
Le meurtrier croit pour sa part qu’une période de 10 ans serait adéquate. «Je regrette cet événement de ma vie, je ne voulais pas le tuer», a dit le meurtrier qui, sous l’insistance de son avocate Me Elise Pinsonnault, a fait part de ses regrets pour la famille de la victime.
Thandapanithesigar a juré que son «cœur est brisé», tandis que sa femme a juré être ostracisée à cause de «l’attitude» de la victime envers elle.
Le meurtrier connaîtra sa sentence le mois prochain, au palais de justice de Montréal.