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Le Fonds FTQ investira 1 G$ en capital de risque

Il veut encourager l’innovation chez les entreprises québécoises

Anthony Cheung, PDG d’EnGene, a choisi de déménager son entreprise spécialisée en technologies médicales de Vancouver à Montréal pour profiter du capital de risque du Fonds de solidarité FTQ. Deux ans plus tard, sa société est passée de 4 à 55 employés.
Photo Agence QMI, Toma Iczkovits Anthony Cheung, PDG d’EnGene, a choisi de déménager son entreprise spécialisée en technologies médicales de Vancouver à Montréal pour profiter du capital de risque du Fonds de solidarité FTQ. Deux ans plus tard, sa société est passée de 4 à 55 employés.

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Le Fonds de solidarité FTQ poursuit son offensive dans le capital de risque et s’engage à consacrer pas moins de 1 milliard $ au cours des 5 prochaines années. Une somme dont les entreprises québécoises devraient être les premières bénéficiaires.

Depuis 10 ans, le Fonds FTQ a investi 6 milliards $ dans divers secteurs de l’économie, soit 4 milliards $ dans du capital de croissance, dans des entreprises déjà bien établies, et 2 milliards $ dans le capital de risque, pour les entreprises naissantes ou à fort potentiel. «Notre investissement de 1 milliard $ d’ici 5 ans représente donc la continuité, mais c’est important de le faire, dans un contexte où on parle énormément d’innovations technologiques en ce moment», dit Gaétan Morin, le président et chef de la direction du Fonds de solidarité FTQ. «On entre dans une nouvelle ère et on envoie le message qu’on est là.»

Retombées pour le Québec

Le Fonds FTQ est le premier investisseur privé non gouvernemental en capital de risque au Canada, ajoute-t-il.

La moitié de ces investissements est réalisée de façon directe dans des entreprises, et l’autre dans des fonds privés spécialisés en capital de risque.

Les sommes injectées dans les entreprises peuvent varier de 1,5 à 15 millions $, selon la taille et le stade d’évolution de la société en question.

Le Québec et le Canada demeurent la priorité du Fonds. «On doit s’assurer qu’il y a un retour quelconque pour le Québec, ce qui ne veut pas dire qu’on n’investit qu’au Québec», dit M. Morin.

«Par exemple, si on investit dans un fonds en biotech aux États-Unis, on leur demande qu’ils réinvestissent une somme semblable à nos investissements au Québec et, généralement, ils le font.»

De nombreuses entreprises s’engagent aussi à déménager au Québec pour bénéficier des investissements du Fonds, ce qui fut le cas pour EnGene, aujourd’hui installée dans l’arrondissement Saint-Laurent de Montréal.

Tendances

Le capital de risque, c’est quoi ?

C’est un investissement qui sert à financer une jeune entreprise à fort potentiel de croissance, par l’entremise d’une prise de participation à son capital. C’est un investissement risqué, mais dont le potentiel de gain est important.

Les principaux acteurs

  • Le Fonds de solidarité FTQ : 12 G$ d'actifs
  • Fondaction CSN : 1,6 G$ d'actifs
  • Investissement Québec : 2,7 G$
  • Novacap : 1,6 G$
  • Teralys : 1,6 G$
  • BDC Capital : 2 G$
  • Desjardins : 1,8 G$

Trop de capital de risque ?

Les grands investisseurs se sont tournés massivement vers le capital de risque au cours des dernières années, alléchés par les taux de rendement que peuvent procurer les entreprises en démarrage. Mais les Québécois qui placent leur argent dans ces fonds n’ont pas de quoi s’inquiéter, assure le président du Fonds de solidarité FTQ Gaétan Morin.

«Oui, le capital de risque, c’est... risqué. En capital de risque, si tu fais 10 investissements, quelques-uns vont être des échecs complets, d’autres vont vivoter, et un ou deux autres seront de véritables coups de circuit. Il faut aussi faire preuve de responsabilité. Ce qu’on dédie au capital de risque pur, c’est de 10 à 20 % de nos investissements annuels. Ça nous permet d’équilibrer notre portefeuille pour limiter nos risques.»

On ne s’improvise pas investisseur de risque, ajoute-t-il.

Ayant choisi d’investir dans les biotechnologies, le Fonds FTQ s’est doté de toute une équipe, dont une scientifique, qui se spécialise dans ce secteur.

Des craintes

Au contraire, Gaétan Morin estime que c’est davantage les entreprises québécoises qui devraient s’ouvrir au capital de risque. Le secteur de l’innovation en bénéficierait grandement.

«Au Québec, depuis une dizaine d’années, avec la présence de capital de risque ici, des écosystèmes se développent. Les jeunes n’ont plus besoin de s’exiler dans la Silicon Valley, en Californie. Ils peuvent innover ici. L’investisseur d’aujourd’hui est appuyé, entouré par tout un réseau.»

Les entreprises québécoises plus mûres sont toutefois moins réceptives aux tentatives d’investissements, croit-il. «Mais est-ce qu’on préfère être trois actionnaires à se partager 100 % d’une entreprise qui vaut 20 millions $, ou plutôt détenir 75 % d’une entreprise qui en vaut 40 M$?

C’est le défi de beaucoup d’entreprises québécoises en ce moment», dit M. Morin, qui s’exprimait en marge du congrès Invest Canada 2017, qui regroupait 800 acteurs du secteur de l’investissement à Montréal jusqu’à hier, un record pour cet événement.

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