Confusion autour du virage vert
Desjardins veut revoir sa position d’investissement dans les secteurs de l’énergie
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Le Mouvement Desjardins refuse maintenant de financer de nouveaux projets dans des secteurs de l’énergie moins verts, comme les pipelines, tout en disant vouloir maintenir ses investissements actuels.
«Nous amorçons une réflexion qui concerne le domaine de l’énergie, pas que les pipelines, mais plutôt une approche globale d’investissement», a dit Jean-Michel Laberge, conseiller en relations publiques au Mouvement Desjardins pour expliquer ce choix stratégique temporaire qui pourrait bientôt devenir permanent.
Malgré cette prise de position tranchée, Desjardins ne veut surtout pas viser de secteur en particulier. «Il faudra attendre notre décision qui sera officialisée cet automne avant d’extrapoler», a insisté M. Laberge, après qu’un autre porte-parole de l’institution, Jacques Bouchard, eut pourtant affirmé à Reuters, samedi, vouloir cesser de financer les oléoducs pour des raisons environnementales.
Un bon premier geste
Ce geste a par ailleurs été salué par Patrick Bonin, de Greenpeace. «Nous avons rencontré Desjardins mercredi dernier pour les sensibiliser. C’est un bon premier pas. Ils doivent maintenant rendre ce moratoire permanent et abandonner leur prêt de 145 M$ à Kinder Morgan», a-t-il affirmé.
Jean-Michel Laberge a pour sa part rappelé que son institution était déjà très active dans les énergies renouvelables avec des investissements totaux qui se sont élevés récemment à plus d’un milliard de dollars.
Investissements sous la loupe
La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) n’a pas donné de détails sur leurs activités dans les énergies fossiles. «Nous ne décortiquons pas notre portefeuille de la sorte, il ne m’est donc pas possible de donner des montants associés à nos investissements dans ce secteur», a tenu à dire Jean-Benoît Houde, conseiller principal à la CDPQ.
Le Fonds de solidarité FTQ, qui détient des actions et des obligations de compagnies du secteur de l’énergie, a juré qu’il s’assure que tout projet de pipeline répond aux exigences du Québec, citant le cas de Trans-Canada ; le Fonds dit avoir rencontré des représentants de l’entreprise à plusieurs reprises pour exprimer ses préoccupations liées à Énergie Est.
De son côté, Investissement Québec (IQ) confirme avoir investi moins de 1 % du portefeuille de 600 M$ de Ressources Québec dans l’exploration pétrolière (forage). Pour ce qui est du fonds Capital Mines Hydrocarbures (mandaté par le gouvernement), ce chiffre s’élève à 10 %, provenant d’activités pétrolières, dont Hydrocarbures Anticosti.
«Aucun investissement n’a été fait dans les pipelines», a également assuré Chantal Corbeil, la porte-parole d’IQ, ajoutant que son organisation n’avait pas l’intention de le faire.