Arrestation musclée d’Alexis Vadeboncoeur: Le policier qui a battu un jeune pourra retravailler
Le policier a reçu mardi une absolution conditionnelle
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TROIS-RIVIÈRES | Un policier reconnu coupable d’avoir tabassé un suspect dans le cadre d’une arrestation musclée a reçu une absolution conditionnelle, ce qui pourrait lui permettre de réintégrer l’uniforme.
Kaven Deslauriers sera assujetti à une probation d’un an et devra effectuer des dons totalisant 2500 $ aux organismes Point de rue et Le Havre de Trois-Rivières, a tranché le juge Steve Magnan au palais de justice de Trois-Rivières mardi.
En février 2013, Deslauriers a frappé Alexis Vadeboncœur à sept reprises au cou, aux épaules et à la tête alors que ce dernier était couché face contre sol et maîtrisé par ses collègues. Vadeboncœur venait de commettre un vol qualifié dans une pharmacie.
Excessifs
Les images de l’arrestation captées par une caméra de surveillance du cégep de Trois-Rivières avaient fait le tour du monde. Dans la vidéo, on voyait Kaven Deslauriers frapper le suspect avec des mouvements de grande amplitude. Lui et ses trois collègues ont tous été accusés de voies de fait. Seul Deslauriers a été reconnu coupable.
Le juge Magnan a conclu que l’accusé a excédé la limite.
« Les coups portés étaient excessifs et superflus, explique le magistrat dans sa décision déposée mardi. Mais dans la mesure où ils excédaient ce qui était légalement permis ».
L’absolution permet à Deslauriers d’éviter de traîner un casier judiciaire, ce qui aurait mis une croix sur sa carrière de policier. La décision rendue ouvre la porte à sa réintégration, ce qui n’est pas chose faite.
Assez pour dissuader
« Le Tribunal doit se demander si la preuve démontre qu’une condamnation entraînerait des conséquences négatives pour l’accusé. Manifestement, s’il ne peut plus exercer son métier, cela aura de telles conséquences. La preuve prépondérante convainc le Tribunal qu’il est dans l’intérêt véritable de l’accusé d’être absous. Le Tribunal est convaincu que la déclaration de culpabilité est suffisante pour dissuader l’accusé de commettre d’autres gestes du genre », a dit le juge.
Tant le service de police que le président du syndicat des policiers-pompiers de Trois-Rivières n’ont voulu préciser si des démarches seront entamées afin de permettre au policier de retrouver son poste.
Le juge considère que l’attention médiatique du procès a envoyé un message clair aux policiers, qui considéreront davantage la force nécessaire à utiliser lors d’une arrestation.