Confirmation de trois cas d’une maladie rare transmise par les tiques: les autorités de l’État de New York réagissent
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La prolifération des tiques, des maladies qu’elles transmettent et l’augmentation de leur aire de distribution dans l’État de New York poussent les autorités de la santé à mettre plus d’efforts dans la surveillance et l’éducation du public face au phénomène.
Au cours de 2017, le département de la Santé de l’État de New York a surveillé plus d’une centaine de sites sur son territoire afin de récolter des données, notamment sur les maladies dont les tiques sont porteuses.
Dans un récent communiqué, le département souligne que plus tôt cet été, il a mis davantage d’énergie dans le comté de Saratoga – au nord de la ville d’Albany - après avoir confirmé trois cas de personnes infectées par le virus de l'encéphalite de Powassan. Cette maladie virale, très rare, est transmise - entre autres - par la même espèce de tiques (Ixodes scapularis ou tiques à pattes noires) qui transmet la maladie de Lyme.
Les symptômes de Powassan peuvent ressembler à ceux d’un rhume modéré, mais peuvent aller jusqu’à une encéphalite (inflammation du cerveau) très grave.
Selon le département de la Santé de l’État de New York, il n’y a eu que 26 cas confirmés d’encéphalite de Powassan chez des humains depuis 2000. Les trois cas du comté de Saratoga sont en outre les trois seuls confirmés cette année dans tout l’État de New York.
En examinant des tiques récoltées à différents endroits cette année, les autorités de la santé ont pu confirmer, pour la première fois, la présence du virus dans le comté de Saratoga.
«Cette surveillance accrue va continuer cet automne avec la cueillette de tiques adultes de ces mêmes endroits, ainsi qu’avec le prélèvement et l’examen de sang de chevreuils tués par des chasseurs afin de vérifier s’ils ont été exposés à Powassan», peut-on lire dans le communiqué du département de la Santé.
Les autorités ont aussi indiqué qu’elles allaient rendre plus disponibles au public les données récoltées sur la question des tiques et des maladies qu’elles transmettent, et que du matériel d’information sera préparé à l’intention des chasseurs. La distribution de matériel scolaire à l’intention des écoles et des bibliothèques est aussi envisagée.
Au Québec, les autorités sanitaires, en testant les tiques pour la bactérie responsable de la maladie de Lyme, vérifient aussi si les insectes sont porteurs du virus de l’encéphalite de Powassan.
En 2016, aucune tique testée n’en était porteuse, selon le plus récent Rapport de surveillance de la maladie de Lyme. Aucun cas d’encéphalite de Powassan n’a non plus été déclaré au Québec en 2016, selon le même rapport.
La maladie de Lyme continue de progresser au Québec
Le nombre de cas de maladie de Lyme déclarés au Québec a continué d’augmenter l’an dernier, selon le plus récent rapport de surveillance de l’Institut national de santé publique du Québec rendu public la semaine dernière.
En 2016, un total de 174 cas de cette maladie ont été déclarés à la santé publique. Cent-vingt-quatre de ces cas concertaient des gens ayant contracté l’infection sur le territoire québécois, 42 autres étaient des cas d’infection à l’extérieur du Québec et, dans huit cas, il a été impossible de déterminer le lieu d’acquisition de la maladie, soit le lieu où les personnes ont été infectées.
Il s’agit d’une augmentation par rapport aux 160 cas déclarés de 2015 – dont 113 étaient des cas de personnes ayant été infectées au Québec.
Le nombre de cas déclarés en 2016 est le plus élevé depuis que la maladie de Lyme est une maladie à déclaration obligatoire au Québec.
Une grande majorité des cas de personnes ayant été infectées en territoire québécois en 2016 se retrouvent dans la région de l’Estrie et de la Montérégie, soit près de 94 % des cas.
Les autres cas – confirmés et probables - ont été répertoriés en Mauricie et Centre-du-Québec (1) et sur la Côte-Nord (1). Dans les autres cas, le lieu de l’infection n’a pu être déterminé.
Aussi, l’Institut national de santé publique a noté que «parmi les 124 cas acquis au Québec, 90 (73 %) ont été déclarés entre les mois de juillet et de septembre et le pic a été noté en septembre avec 37 cas».
En 2016, la maladie de Lyme a touché un peu plus d’hommes (57 %) que de femmes (43 %), apprend-on dans le rapport. L’âge moyen des cas était de 43 ans, mais le groupe d’âge le plus touché était celui des 60-69 ans.
Par ailleurs, le Laroratoire de santé publique du Québec poursuit son programme de surveillance (passive et active) des tiques Ixodes scapularis responsables de la transmission de la maladie de Lyme à l’humain.
Parmi les 2158 tiques qu’il a reçues des différentes régions du Québec (surveillance passive) et qu’il a testées pour Borrelia burgdorferi, l’agent qui provoque la maladie de Lyme, le Laboratoire en a identifiées 372 ou 17,4 % avec la bactérie.
De son côté, la surveillance active, c’est-à-dire la cueillette d’insectes, réalisée en 2016 a permis de collecter 1036 tiques Ixodes scapularis dont 82 étaient positives pour Borrelia burgdorferi. Elles étaient réparties dans 22 sites localisés essentiellement en Montérégie, souligne le rapport.