Planchistes punis pour leur ignorance
Deux adeptes écopent d’une amende de 271 $ pour ne pas avoir eu des équipements de sécurité
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NORTH HATLEY | Deux adeptes de planche à pagaie ont appris à la dure qu’il faut avoir des équipements de sécurité sur ce type d’embarcation. Ils ont reçu une contravention de 271 $ et devront payer près de 2000 $ s’ils se font encore prendre en défaut.
Un homme de Lennoxville, Saël Henripin, et son accompagnatrice ignoraient qu’ils devaient avoir une veste de flottaison individuelle (VFI) à bord de leur planche à pagaie lorsque la patrouille nautique de Memphrémagog leur a donné une contravention de 271 $, la fin de semaine dernière, et les a escortés jusqu’au rivage du lac Massawippi, à North Hatley.
« Ça a gâché ma journée », commente M. Henripin.
La contravention de 271 $ n’était qu’un avertissement puisqu’ils auraient pu recevoir une facture de 1555 $ chacun, car ils n’avaient pas de ligne d’attrape de 15 mètres, un sifflet, une lampe de poche étanche et un certificat de lavage pour la planche à pagaie.
« S’ils portent le VFI, ils doivent avoir seulement un dispositif de signalisation sonore et une lampe de poche au coucher du soleil », explique Sylvie-Anne Laverdure, coordonnatrice de cette patrouille nautique.
Un autre adepte en Estrie, Isaac Jesus Ferland, a lui aussi reçu la même contravention, mais le montant de son avertissement s’élevait à 1826 $, car on lui exigeait en plus une écope.
« C’était ma première offense, bordel », a-t-il écrit sur un groupe Facebook d’amateurs de planche à pagaie.
Cette information semblait méconnue par la plupart des adeptes de ce sport, qui connaît un boom sans précédent au Québec.
« Il y a des zones grises. Le sport évolue trop vite et l’information ne suit pas », communique Antoine Caron Cabana, qui pratique la planche à pagaie depuis huit ans.
Pas juste pour les filles
« Avant, c’était une affaire de filles, mais cet été, tout le monde s’est mis au paddle board », constate René Boily, gérant de la boutique Aérosport d’Oka, le plus important vendeur de planches à pagaie au Québec.
Ce dernier rappelle sur son site Internet l’équipement requis, car il signale que des amendes salées ont été octroyées dans la région de Montréal et des Laurentides.
Peu réceptifs
Auparavant, les patrouilleurs nautiques de l’Estrie donnaient des avertissements pour le VFI. Depuis deux ans, une quinzaine d’interventions sont effectuées par été auprès des adeptes de planche à pagaie. Environ la moitié reçoit une amende.
« Ceux qui se font intercepter sont très peu réceptifs à l’obligation d’avoir un VFI à bord. Ils donnent comme raison qu’ils ne vont pas vite, ils ne sont pas en bateau, ils sont bons nageurs, etc., mais parfois, ils sont très loin de la rive et la planche devient un moyen de navigation », rapporte Mme Laverdure.