Canadien: pas de séries sur l’écran radar
C’est le temps de plonger ! À quoi peut-on s’attendre du Canadien en cette nouvelle saison ? J’ai beau soupeser la question, je n’arrive pas à être optimiste et à voir en rose. À ce moment-ci, je pense que cette équipe n’arrivera pas à se tailler une place dans les séries éliminatoires.
Son pauvre rendement en matchs préparatoires n’y est pour rien dans mon analyse. Cette impression me poursuit depuis que Marc Bergevin a réuni les nouvelles composantes de sa formation en juillet.
Quantité d’amateurs sont sceptiques. Il règne une grande incertitude. La présence rassurante de Carey Price n’arrive pas à calmer le jeu. Les interrogations sont nombreuses.
La déclaration de Bergevin, au tournoi de golf de l’équipe en septembre, selon laquelle sa brigade défensive remodelée est supérieure à celle de la saison dernière, ne passe pas bien. Il semble s’en être rendu compte.
Mardi soir, sur les ondes du 98,5 FM, en réponse à Ron Fournier qui lui a demandé si le Tricolore formait une meilleure équipe que l’an dernier, il a rétorqué qu’il ne voulait pas embarquer là-dedans.
Sous pression
Pour la première fois depuis le début de son mandat, Bergevin se retrouve sur le gril.
Il y a deux ans, lorsque la saison du Canadien s’était écroulée comme un château de cartes à la suite de la perte de Carey Price, il avait défendu Michel Therrien corps et âme. Il avait pris l’entière responsabilité de la débandade sur ses épaules, mais le public ne lui en avait pas vraiment tenu rigueur.
On avait reproché surtout aux joueurs, et principalement à Max Pacioretty, qui faisait ses débuts comme capitaine, d’avoir manqué de force de caractère en l’absence de leur gardien.
En février dernier, Bergevin en est venu à la conclusion que son équipe ne pouvait plus avancer sous la direction de Therrien. Il s’est tourné vers Claude Julien, qui venait de passer à la trappe à Boston.
L’élimination aux mains des Rangers, en avril, a laissé un goût amer. Julien jouit encore d’une immunité, mais plus Bergevin. C’est vers lui que les critiques seront dirigées si son équipe ne répond pas aux attentes cette saison.
Pas remplacé
La ligne de défense est suspecte, comme l’attaque d’ailleurs.
Price pourrait trouver le temps long certains soirs. Il ne devra pas connaître de matchs ordinaires. Il risque d’avoir à être prodigieux plus souvent qu’à son tour.
C’était une chose de laisser partir Markov, mais encore fallait-il dénicher un défenseur qui allait assurer la transition entre la défense et l’attaque.
N’allons pas croire que Bergevin n’a pas essayé. Or, les équipes qui disposent de ce type de défenseurs ont l’habitude de les garder. P.K. Subban et Nathan Beaulieu ont été échangés en l’espace d’un an.
En l’absence d’un tel défenseur, Bergevin et Julien nous disent que la brèche laissée par le départ de Markov va être comblée en comité. Voilà un genre d’affirmation qui n’est pas rassurant.
Gros mandat pour Drouin
Du côté de l’attaque, il faut applaudir l’acquisition de Jonathan Drouin, même si sa venue a coûté un défenseur promis à un bel avenir.
Le jeune homme est rapide, habile et spectaculaire. De plus, il est Québécois, ce qui est un gros plus pour la seule organisation de la Ligue nationale établie dans un milieu francophone.
Reste à voir comment Drouin se débrouillera au poste de premier centre, position où il n’avait pas évolué depuis sa dernière saison junior avec les Mooseheads de Halifax. Il aura à faire produire Max Pacioretty et à relancer Brendan Gallagher, qui a été ennuyé par des blessures au cours des deux dernières années.
C’est à souhaiter qu’il soit en mesure de pourvoir ce poste qui a si cruellement fait défaut au Canadien au cours des deux dernières décennies.
Phillip Danault aura lui aussi de la pression au poste de deuxième centre, lui qui amorcera la saison flanqué de Galchenyuk et d’Artturi Lehkonen.
Galchenyuk sortira-t-il enfin de sa coquille ?
Tomas Plekanec peut-il rebondir ?
On peut continuer à se questionner longtemps.
Un autre aspect inquiétant concerne la relève. En cas d’absences prolongées en raison de blessures, le Rocket de Laval ne compte pas de joueurs capables d’aider le grand club durant une période prolongée.
Bonne saison quand même !
Beaucoup de compagnie
Vous devez bien vous demander quelles équipes je choisis pour devancer le Canadien dans sa division et au classement de l’Association de l’Est. Comme bien des gens, je vois le Lightning de Tampa Bay et les Maple Leafs de Toronto aux deux premiers rangs de la division Atlantique.
Ces deux formations n’auront pas de problèmes à marquer des buts. Le Lightning salue le retour au jeu de son capitaine Steven Stamkos, qui retrouvera ses compagnons de trio Nikita Kucherov et Ondrej Palat. Le deuxième trio formé de Tyler Johnson, Alex Killorn et Brayden Point n’est pas mal non plus.
Et que dire du défenseur Victor Hedman ?
Il pourrait être le prochain lauréat du trophée James-Norris.
L’effet Babcock
Dans le cas des Leafs, on pourrait penser que la guigne de la deuxième année pourrait accabler leurs jeunes joueurs. Mais l’équipe est tellement bien dirigée par Mike Babcock que rien ne pourrait y paraître.
En tout cas, les jeunes Leafs ont amorcé la saison sur les chapeaux de roues, hier soir à Winnipeg.
Pour ce qui est des troisième et quatrième places dans la division, on devrait assister à une lutte entre les Sabres, les Panthers, les Sénateurs, les Bruins et le Canadien.
Il ne faudrait pas mésestimer les Sabres, adversaires du Tricolore en lever de rideau, ce soir à Buffalo. Ils misent sur un bon mélange de jeunes et de vétérans.
Jack Eichel, deuxième choix au repêchage de 2016 derrière Connor McDavid, vient d’obtenir le gros lot, une prolongation de contrat de huit ans d’une valeur de 80 millions qui entrera en vigueur l’an prochain.
Ryan O’Reilly le seconde très bien comme deuxième joueur de centre. Kyle Okposo a retrouvé la santé.
L’arrivée derrière le banc de l’ancien défenseur Phil Housley, deuxième joueur américain ayant totalisé le plus de points dans la Ligue nationale après Mike Modano, pourrait profiter à Nathan Beaulieu.
Les Sénateurs et les Bruins entreprendront pour leur part la saison sans les services d’Erik Karlsson et de Patrice Bergeron, mais ce sont des équipes de caractère. Il ne faut pas les écarter trop vite.