Ni chimie ni identité
Peu convainquant dans sa victoire en fusillade (de 3 à 2) à Buffalo, le Canadien a par la suite été dominé à Washington (6 à 1) et blanchi à New York (2 à 0). Oui, la défense inquiète, mais ce que je vois, c’est surtout une équipe qui n’est pas unie et qui n’a pas d’identité. Ça me fait peur.
Il y a des signes qui ne mentent pas et on assiste à la suite du camp d’entraînement difficile qu’a connu la troupe de Claude Julien. C’est pourquoi on commence déjà à se pointer du doigt dans le vestiaire après seulement trois matchs réguliers.
Le capitaine, Max Pacioretty, a dit que c’était difficile pour les attaquants du Canadien de sortir la rondelle de la zone lorsque celle-ci arrive toujours le long de la bande. Une flèche à l’endroit des défenseurs. À l’inverse, ces derniers disent que les attaquants adverses arrivent trop rapidement sur eux, pointant ainsi leurs propres joueurs d’avant.
Quant à Carey Price, il dit qu’on laisse traîner des rondelles devant son filet et, à Washington, son langage corporel après le deuxième but en disait long. Il n’était pas le seul.
Tout ça n’est pas bon signe et Claude Julien devra trouver les bonnes combinaisons. Marc Bergevin devra aussi être proactif. S’il attend, il risque d’être trop tard.
Deux points d’interrogation
Il est clair que l’identité du Canadien est d’abord Carey Price. Il a joué un rôle important dans la victoire de 3 à 2 à Buffalo, mais il n’est pas encore à son mieux. Sa lecture du jeu n’est pas encore à point comme on l’a vu sur les deuxièmes buts à Washington et à New York.
L’an dernier, il avait connu un début de saison du tonnerre après la Coupe du monde, mais cette année, il a peu joué en matchs préparatoires. De plus, le Canadien est un peu désorganisé dans sa zone et dans ces conditions, un gardien a parfois tendance à vouloir en faire un peu trop.
Mais Price est le dernier des soucis de Julien. Son poste est coulé dans le béton, tout comme celui de Shea Weber à l’arrière, ainsi que ceux de Jonathan Drouin et Max Pacioretty à l’avant.
Dans toute équipe de premier plan, le Top 6 doit être coulé dans le béton, mais les postes de premier ailier droit et de premier défenseur à gauche sont loin d’être réglés.
Je ne suis pas convaincu que Brendan Gallagher est à sa place sur le premier trio. Si Weber avait trouvé un solide partenaire à sa gauche, il aurait déjà demandé à Julien une certaine permanence, mais à date, il a joué avec tous les autres défenseurs de l’équipe et le jeu de la chaise musicale se poursuit.
Le problème, c’est que la majorité des défenseurs du Canadien sont dans le même moule. Weber est à son mieux s’il peut être jumelé à un défenseur capable de transporter la rondelle et installer l’attaque du Canadien.
Ainsi, son tir foudroyant peut être mis à profit.
Andreï Markov et Nathan Beaulieu (malgré ses défauts) ne sont plus là. Victor Mete a du potentiel, mais il est encore jeune.
Dans les conditions actuelles, le Canadien ne peut soutirer le meilleur de Weber.
Les équipes de Claude Julien sont habituellement difficiles à affronter et je m’attends à une progression. L’heure est encore aux expériences, mais il faut arrêter de se trouver des excuses parce qu’il y a des nouveaux joueurs et un nouveau système.
Les Golden Knights de Vegas ont déjà une belle chimie et, pourtant, ils sont partis de rien. Alors, fini les excuses et qu’on produise. Ça presse.
Espérons que la visite des puissants Blackhawks de Chicago au Centre Bell, ce soir, fera ressortir le meilleur des joueurs du Canadien, même si ça risque d’aller vite pour certains défenseurs.
Entrefilets
Ovechkin en mission
Je ne sais pas ce que mon ami, Alexander Ovechkin, a fait à Tampa Bay, hier en soirée, mais il a épaté la galerie avec sept buts à ses deux premiers matchs. Ovy s’est présenté aux Capitals aminci de quinze livres. Il est en mission. Je le connais bien et c’est un athlète fier. Il n’a pas aimé entendre dire qu’il avait ralenti et que la Ligue nationale appartenait désormais aux jeunes. Il n’a pas dit son dernier mot.
Débuts à Las Vegas
Je vais garder un œil sur le premier match local des Golden Knights, ce soir à Las Vegas, contre les Coyotes de l’Arizona. Ce sera une soirée historique. Marc-André Fleury a été extraordinaire lors des deux premiers matchs sur la route, signant deux victoires de 2 à 1 à Dallas et Glendale avec des performances de 45 et 27 arrêts. Je suis tellement content pour lui. Les Knights semblent être en mission et comme la plupart de leurs joueurs ont des choses à prouver, ils ne seront pas une proie facile.
Malcom Subban
Puisqu’il est question des Golden Knights, je ne comprends pas pourquoi leur directeur général, George McPhee, a échangé le gardien Calvin Pickard, aux Maple Leafs de Toronto.
Pickard est un gardien respecté et je croyais qu’il était un excellent second à Marc-André Fleury. McPhee a réclamé au ballottage, Malcom Subban, lequel n’a pas répondu aux attentes à Boston. Si Subban n’est pas à la hauteur, ça risque de surtaxer Fleury.
Ça compte en octobre
À chaque début de saison, on voit plusieurs matchs à haut pointage, alors que les systèmes défensifs ne sont pas encore bien rodés. Ce qui m’a le plus surpris, fut l’écrasante victoire de 10 à 1 des Blackhawks de Chicago sur les champions de la coupe Stanley, les Penguins de Pittsburgh. Il s’agissait du deuxième match en deux soirs des Penguins et l’ancien gardien des Hawks, des Sharks et des Stars, Antti Niemi, a cédé quatre fois en moins de dix minutes à son premier match avec les Penguins. L’excellent Matt Murray est revenu en force, samedi, en signant un jeu blanc contre les Predators. Les deux équipes finalistes de la Coupe Stanley ont un début de saison difficile. Quant aux Hawks, ils ont des choses à prouver après une saison décevante.
— Propos recueillis par Gilles Moffet