Kleenex exige la protection du caribou
Huit compagnies veulent un plan d’urgence
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Huit grandes marques internationales acheteuses de papier d’ici, dont le fabricant des mouchoirs Kleenex, exigent qu’Ottawa et Québec protègent immédiatement le caribou des bois de l’activité des compagnies forestières.
« Nous cherchons des matériaux qui ne font pas l’objet de controverse et qui sont issus de pratiques durables », indiquent les huit compagnies dans une lettre adressée hier à la ministre fédérale de l’Environnement, au premier ministre Couillard et à deux autres chefs de gouvernements provinciaux.
Parmi les signataires, on compte le géant américain Kimberly-Clark, fabricant de mouchoirs et de papier de toilette, notamment, mais aussi la marque de crème glacée Ben & Jerry’s dont les contenants sont faits de papier d’ici.
Confiance
Ces entreprises font affaire avec des compagnies forestières certifiées, ce qui leur assure que les produits qu’elles achètent sont issus de pratiques durables.
Toutefois, compte tenu du déclin rapide des populations de caribou forestier, les entreprises estiment que la certification est insuffisante pour assurer aux consommateurs que le papier qu’ils consomment ne met pas en danger la survie des caribous.
Pour rassurer les marchés, les marques réclament un plan rigoureux de protection du cervidé porté par les provinces et Ottawa.
Spectre du boycott
Cette sortie publique rappelle la campagne de boycott international contre les produits du bois de la forêt boréale qu’avaient lancée les environnementalistes en 2007.
Greenpeace en particulier avait alors ciblé Produits Forestiers Résolu en encourageant plusieurs grands acheteurs, dont Kimberly-Clark, à boycotter la compagnie forestière québécoise.
► Seules 14 des 51 hardes de caribous forestiers du pays sont autosuffisantes et peuvent donc se maintenir sans mesures de protection. Si rien n’est fait, 30 % des individus disparaîtront d’ici 15 ans.