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Le merveilleux monde du showbiz

Le merveilleux monde du showbiz
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On dit que les artistes sont des êtres hyper sensibles qui voient venir les choses de loin.

Comme les chiens qui sentent l’arrivée d’une tempête avant le premier coup de tonnerre.

Pourquoi n’ont-ils pas senti le vent tourner, alors ?

LES STATUES MEURENT AUSSI

Partout, les institutions sont critiquées. Partout, les statues sont déboulonnées.

Partout, les élites en prennent pour leur rhume.

L’homme de la rue en a ras le bol des tours d’ivoire, des intouchables, des chasses gardées, des castes, des chapelles.

Il veut en finir avec les idoles, les papes et les saints.

Pourquoi s’agenouiller devant les intellectuels alors qu’ils se sont si souvent trompés ?

Pourquoi croire aveuglément les médias alors qu’ils nous ont si souvent menti ?

Pourquoi remettre notre sort entre les mains de l’élite politique alors qu’elle a plus à cœur son bien-être que le nôtre ?

Et, surtout, pourquoi les artistes vivraient-ils dans un monde parallèle où les lois et la morale qui régissent les comportements de tout un chacun ne s’appliqueraient pas ?

Les artistes seraient-ils des demi-dieux ?

Au 18e siècle, on a décapité les rois. Le temps est maintenant venu de pousser les artistes – ces nouveaux aristocrates, comme je l’écrivais il y a quelques jours – en bas de leur piédestal.

Ce n’est pas parce que tu travailles dans le merveilleux monde du showbiz que tu as plus de droits que le commun des mortels.

Au contraire.

LA SAGESSE DE L’HOMME-ARAIGNÉE

Comme le dit l’oncle de Spiderman : « Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités. »

On a décidé d’accorder un statut spécial aux personnalités publiques ? On s’extasie chaque fois qu’elles nous parlent de leur pelouse, de leur enfant ou de leur voyage de noces ?

On les accueille tous les soirs dans nos foyers ? On les traite comme des membres de la famille, même si on ne les a jamais vus ?

Parfait. Mais ce statut ne vient pas uniquement avec des avantages.

Il vient aussi avec des devoirs et des responsabilités.

Être un artiste, c’est être un modèle.

On s’attend à ce que tu aies un comportement plus exemplaire que celui de la moyenne des gens. Un comportement digne du statut que la société t’a accordé.

Si tu penses que faire partie de la grande famille du showbiz te donne le droit de harceler sexuellement tes confrères et consœurs de travail, alors tu n’as pas senti le vent tourner.

Les années 1970, c’était il y a 40 ans.

Aujourd’hui, plus personne ne trouve les agissements d’un Polanski ou d’un Weinstein rigolos, colorés, fantasques.

DES POUVOIRS SPÉCIAUX

Ce qui est hallucinant, avec ces gens, c’est qu’ils sont sûrs qu’ils ne se feront jamais prendre, même si nous vivons à l’ère des médias sociaux.

Comme si leur célébrité les protégeait, les mettait à l’abri, leur donnait des pouvoirs spéciaux.

Le processus de démocratisation amorcé il y a quelques siècles ne s’est pas arrêté. Il continue de scier les socles sur lesquels trônent les princes.

Sauf que les princes, maintenant, ne tiennent plus cour dans des palais de glace.

Ils animent des émissions de télé et font de beaux sourires sur les tapis rouges.

Le vent tourne, amis artistes.

Le sentez-vous ?

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