/news/society
Publicité

Neutralité religieuse: deux femmes dénoncent le gouvernement Couillard

Deux Montréalaises qui portent le niqab en ont gros sur le cœur.
Deux Montréalaises qui portent le niqab en ont gros sur le cœur. Capture d'écran TVA Nouvelles


MONTRÉAL | Deux Montréalaises qui portent le niqab en ont gros sur le cœur concernant la nouvelle Loi sur la neutralité religieuse du gouvernement Couillard.

Warda Naili est une Québécoise qui s’est convertie à l’islam à l’âge de 19 ans. Elle est fortement en désaccord avec la nouvelle loi qui oblige les citoyens à offrir et à recevoir les services publics à visage découvert.

«Je me suis sentie trahie et abandonnée par mon gouvernement, a-t-elle affirmé. On vit déjà une réalité extrêmement difficile à Montréal, en tout cas les femmes qui portent le niqab. Ils n’ont aucune idée des répercussions que va avoir cette loi-là, pas seulement dans l’application, mais dans l’esprit général de la société.»

La femme dit qu’elle évite de sortir de la maison en raison du jugement des autres et soutient être la cible de plusieurs insultes. Elle explique être à l’aise avec le fait de retirer son voile dans une pièce isolée pour s’identifier lors d’une visite à l’hôpital, par exemple, mais elle refuse de rester à visage découvert pendant toute la visite.

De son côté, Mme Malak, qui habite elle aussi la métropole, assure qu’elle refusera d’enlever son niqab si jamais on lui demande de le faire pour donner ou recevoir un service public.

«Porter le niqab, ce sont mes valeurs et je ne peux pas délaisser mes valeurs parce que je suis ici au Québec, affirme-t-elle. Je ne vais pas l’enlever.»

La loi sur la neutralité religieuse de l’État a soulevé un tollé dans le Canada anglais, où certains n’ont pas hésité à qualifier cette législation de raciste.

La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a d’ailleurs l’intention de rencontrer la presse, mardi, afin de mettre au clair les règles d’application de cette loi, qui est loin de faire l’unanimité.